L'entraîneur Unai Emery est revenu pour la presse anglaise sur son passage à Arsenal. Limogé fin 2019 du club londonien, l'Espagnol en a profité pour régler ses comptes avec les Gunners.
Sans club depuis son licenciement d'Arsenal en novembre dernier, Unai Emery a accordé - depuis son domicile à Valence - une interview au "Daily Mail" et au "Guardian". Durant cet entretien, le coach espagnol est revenu sur son expérience chez les Gunners (entre 2018 et 2019) et a profité de l'occasion pour balancer ce qu'il avait sur le coeur.
Le Basque de 48 ans a, en effet, critiqué ses anciens dirigeants pour leur gestion du club londonien. Selon ses propos, ces derniers ne l'ont jamais défendu, contrairement à ceux de Paris où il avait entraîné pendant deux saisons entre 2016 et 2018.
"Au PSG, Nasser al-Khelaifi (le président et directeur du club parisien) m'a protégé dans le vestiaire et en public. À Arsenal, ils ne savaient pas le faire, peut-être parce qu'ils venaient de l'ère Arsène Wenger (de 1996 à 2018) qui avait tout fait. Ils disaient: 'Nous sommes avec toi'. Mais devant les fans et le vestiaire, ils ne me protégeaient pas. La vérité est que je me sentais seul", a-t-il alors pesté.
"Des erreurs ont été commises"
De plus, plusieurs mauvaises décisions ont été prises au cours de ces dernières années par le directoire des Gunners, selon Emery. Cela a entraîné une perte de leadership au sein de l'effectif, comme il l'a expliqué. "Des erreurs ont été commises et, en tant qu'entraîneur, j'assume la responsabilité des miennes", a-t-il reconnu.
Avant de préciser: "Par exemple, les quatre 'capitaines' sont partis (à l'été 2019). Aaron Ramsey avait décidé qu'il allait partir (à la Juventus). Il aurait été préférable pour l'équipe et pour moi qu'il continue. Petr Cech prenait sa retraite. Mais je voulais que Laurent Koscielny (parti à Bordeaux) et Nacho Monreal (parti à la Real Sociedad) restent. Tous ces leaders sont partis, ce qui a fait que le vestiaire est devenu autre chose."
"Si Xhaka avait eu du soutien, il aurait pu s'adapter"
C'est alors que Granit Xhaka est devenu le nouveau capitaine au début de la saison en cours. Néanmoins, l'expérience du Suisse à la tête de l'équipe s'était soldée avec un retrait de ce brassard après une vigoureuse altercation avec le public de l'Emirates Stadium en octobre dernier. "Je croyais que Xhaka pouvait être capitaine", a avoué le natif de Fontarrabie, qui est revenu sur cet épisode douloureux pour le Bâlois.
"Les joueurs ont voté pour lui et il était respecté dans le vestiaire. Ma stratégie était que je prenne la décision à 50% et eux aussi", s'est défendu l'ex-manager de Séville (entre 2013 et 2016). Avant de reconnaître qu'il était, peut-être, trop prématuré d'attribuer ce rôle à Xhaka.
"Il y avait des gens qui avaient le caractère pour être capitaine, mais il faut du temps et du soutien. Sans le soutien de certaines personnes ou des supporters, c'est plus difficile. Si Xhaka avait eu (le soutien de) Koscielny, Nacho ou Ramsey, il aurait pu s'adapter plus facilement", a-t-il affirmé. Avant de conclure: "Sur le plan émotionnel, certains résultats et attitudes internes n'ont pas aidé l'équipe à avoir l'engagement et la cohésion d'avant".