Sion et Bâle donneront les trois coups de la saison 2019/20 de Super League ce vendredi à Tourbillon. Le champion en titre, Young Boys, se frottera lui à Servette dimanche lors de son entrée en lice. Un premier week-end qui permettra ainsi de voir les forces en présence, notamment entre les deux mastodontes dans la lutte pour le titre.
Les Young Boys réussiront-ils la passe de trois en Super League? Après leurs titres remportés - facilement - en 2018 et en 2019, les "jaunes et noirs" font forcément partie des favoris à leur propre succession. Le FC Bâle devrait à nouveau être leur principal et unique contradicteur.
"Il n'y aura pas de révolution", tempère d'entrée Claude Ryf, consultant à Teleclub Sports. "Ces deux clubs ont un temps d'avance en Suisse, que ce soit au niveau des finances, du recrutement ou des personnes dirigeantes compétentes qui sont en place."
La stabilité affichée durant la trêve estivale par le FC Bâle en est la preuve. Après deux saisons "très faibles par rapport à ses standards", le club rhénan a renouvelé sa confiance à son entraîneur Marcel Koller. "Il ne faut pas oublier que Koller est arrivé il y a 11 mois, alors que le championnat avait déjà débuté", rappelle le Lausannois. "Depuis, il a pu se familiariser avec un groupe qu'il n'avait pas choisi. Je suis confiant pour Bâle car, cette saison, Koller fera jouer toute son expérience."
Du vécu, le FCB en a perdu avec le départ à Augsburg de son capitaine Marek Suchy. "Oui, le Tchèque était présent à Saint-Jacques depuis de nombreuses saisons. Mais le club est habitué à perdre chaque année des joueurs importants", souligne le formateur vaudois. "A titre de comparaison, je dirais que les Young Boys ont davantage perdu avec Von Bergen."
Au rayon des arrivées, Kemal Ademi et Afimico Pululu (de retour de prêt) débarquent en provenance de NE Xamax. De réels renforts? "Ils ont brillé au sein d'une équipe en difficulté. Le FC Bâle semble vouloir se construire autour de jeunes joueurs, à l'image d'Okafor. D'ailleurs, lorsque les jeunes sentent la confiance de leurs dirigeants, ils savent se sublimer", explique Claude Ryf. "De plus, Ademi est l'attaquant le plus prometteur de Super League et est un joueur attypique dont ne disposait pas le FCB. Il a un profil de remiseur différent à ceux de van Wolfswinkel et d'Ajeti."
Une force de frappe offensive dont n'a rien à envier les Young Boys. En recrutant notamment Vincent Sierro et Marvin Spielmann, les Bernois se sont encore renforcés dans ce secteur. "Ce sont des arrivées logiques dans une vision à moyen terme. Hoarau ne sera pas éternel", prévient l'ancien joueur de Lausanne et de Xamax. "Avec encore notamment Sulejmani et Assalé, le secteur offensif d'YB va bien tenir la route. Mais il faut une stabilité défensive pour être dangereux devant."
Le chantier de Gerardo Seoane se trouve effectivement derrière. "L'entraîneur a perdu ses deux latéraux emblématiques. Mbabu et Benito représentaient le jeu vers l'avant d'YB. Il a aussi perdu son leader absolu Von Bergen. Les Bernois ont donc tout un secteur défensif à reconstruire", rappelle le consultant à Teleclub Sports. "L'arrivée de l'expérimenté Lustenberger est donc une bonne chose, celles de Zesiger et de Janko pourraient aussi l'être. Mais ce sont aussi désormais à Garcia et à Lotomba de prendre leurs responsabilités. Il y a donc beaucoup d'inconnues. Si la mayonnaise ne prend pas tout de suite, YB pourrait ainsi se retrouver en difficulté dans la lutte pour le titre."
Selon Claude Ryf, ce championnat de Super League devrait d'ailleurs se gagner au mental. "Ces deux équipes sont très proches en défense, en attaque ou au niveau du public. Il n'y aura plus 20 points d'écart au classement entre YB et Bâle. Si les deux formations arrivent à entrer dans des dynamiques euphoriques, notamment grâce à un bon parcours européen, alors nous aurons droit à un championnat de feu."
Mais un seul de ces deux mastodontes pourra être couronné en fin de saison. Alors, avantage Bâle ou YB? "Je ne crois pas que Bâle puisse vivre une troisième saison sans titre. En remportant la Coupe de Suisse, il y a eu une sorte de renouveau du côté des Rhénans. Ces derniers ont également fait jeu égal avec YB lors du deuxième tour en Super League (19 points d'écart à Noël, 20 à la fin du championnat). Et j'ai surtout trop d'interrogations quant à l'arrière garde bernoise."
La réponse tombera en mai prochain au terme de la 36e et dernière journée de Super League. Et vous, qui voyez-vous soulever le trophée? Participez à notre sondage ci-dessous.