Sion - YB Sion - YB: cela tombe mal pour les Valaisans...

ATS

30.7.2020

Young Boys se déplace à Sion vendredi (20h30), avec l'ambition d'accrocher un troisième titre de champion de Suisse consécutif. Pour les Bernois, la saison n'a rien eu d'évidente, observe Steve von Bergen.

Le FC Sion de Paolo Tramezzani reçoit vendredi les Young Boys de Gerardo Seoane.
Le FC Sion de Paolo Tramezzani reçoit vendredi les Young Boys de Gerardo Seoane.
Keystone

Cela tombe mal pour le FC Sion: il va lui être compliqué de s'éviter la 9e place. La faute à une saison faite surtout de bas, mais également à un calendrier qui ne l'arrange pas. Vendredi, pendant que Thoune affrontera un Bâle concentré sur la préparation de l'Europa League, les Sédunois recevront Young Boys, qui viendra à Tourbillon avec l'ambition d'y être sacré champion de Suisse pour la troisième fois consécutive.


Il faut dire que cela a quelque chose de surprenant. Devoir attendre la 35e et avant-dernière journée (voire la dernière, avec un possible duel entre YB et Saint-Gall lundi) pour valider son titre était devenu inhabituel en Super League. Après l'ère des décisions lors du match final, il faut remonter à la saison 2013-14 pour retrouver trace d'un titre aussi tardif, lorsque Bâle avait été champion devant Grasshopper.

«Une saison d'évolution»

Qu'est-ce que cela révèle sur cette édition 2019-20? «Les deux dernières saisons avaient un caractère exceptionnel», tempère Steve von Bergen. L'ancien capitaine, aujourd'hui intégré à la formation en tant qu'entraîneur des défenseurs des équipes juniors, n'occulte évidemment pas la concurrence: «Saint-Gall a été une belle surprise, mais c'est vrai que YB a perdu plus de points qu'habituellement. Mais le titre sera mérité, car l'équipe est plus complète avec vingt joueurs de qualité.»

Les Bernois se sont certes imposés comme l'effectif le plus dense et le plus fort du championnat, mais cela a principalement été mis en lumière lorsque les matchs se sont enchaînés, après l'interruption due au coronavirus, lorsque les Brodeurs ont calé physiquement. Le club de la capitale n'aura rien d'un champion au rabais, mais il n'a pas offert toutes les certitudes habituelles de ces deux dernières années.

Moins impressionnante, moins emballante, moins percutante, moins fine techniquement aussi, la formation de Gerardo Seoane a semblé payer ses nombreux départs de l'été dernier. A droite, Saidy Janko n'a été qu'une version bêta de Kevin Mbabu, par exemple. Djibril Sow amenait une fluidité au milieu de terrain que Christopher Martins ou Vincent Sierro ont eu de la peine à reproduire.

Et puis, derrière, les remplaçants de Steve von Bergen ont été écumés (Lustenberger, Zesiger, Sörensen, Bürgy, Lefort) sans vraiment retrouver la même sérénité. «Six ou sept éléments sont partis, il a fallu réintégrer de nouveaux joueurs, la mayonnaise doit prendre, constate Von Bergen. C'est un cheminement, qui demande un temps d'adaptation.»

C'est peut-être le destin d'un club qui vit sur ses ventes. Au printemps, YB a présenté ses comptes: plus de vingt millions de francs de bénéfice. De quoi justifier de la pertinence du modèle, celui où l'on vend plus cher que l'on achète. Tant que les résultats suivent, avec des participations européennes, cela fonctionne. Quitte à devoir avoir des années de transition, ou «d'évolution», comme le caractérise Von Bergen. Cela en était une.

L'équipe de Seoane?

Mais au-delà des joueurs, Seoane a aussi ses responsabilités. Intelligent quand il a succédé à Adi Hütter, en cherchant à reproduire l'approche qui fonctionnait, l'ancien entraîneur de Lucerne doit aussi lever certaines interrogations. Cette saison, YB a paru parfois s'enfermer dans certains stéréotypes (des longs ballons et des centres, en résumé), qui ont marché grâce à la supériorité affichée dans les duels, mais aussi dans les têtes.

Le complexe d'infériorité des adversaires a souvent réussi aux Bernois, mais cela a également révélé leur fragilité lorsque Saint-Gall ou Servette s'en sont moqués. Soit les équipes qui avaient choisi de répondre à l'intensité par l'intensité.

Von Bergen se veut moins sévère sur son ancien entraîneur. «Ce n'est plus le YB d'Hütter, il ne reste plus beaucoup de joueurs qui étaient titulaires avec lui et le sont encore, réfute-t-il. Cela fait déjà deux ans que Seoane est là, et il y a vraiment une philosophie derrière, on joue d'une certaine manière également dans les équipes de jeunes. Pour moi, c'est plus séduisant aujourd'hui. C'est vrai qu'il y a un peu plus de longs ballons, mais il faut se rendre compte que nous avions avant deux latéraux (Benito et Mbabu) qui étaient de véritables machines, qui apportaient beaucoup offensivement. L'animation est différente.»

Surtout, YB a été beaucoup plus bousculé à l'extérieur (23 points sur 51 possibles) qu'à domicile (seulement deux matchs nuls et aucune défaite).

De quoi rassurer un tout petit peu Sion: il sera peut-être possible de prendre des points à Tourbillon vendredi. Mais pour le titre, YB n'a pas d'inquiétude à avoir: la passe de trois est annoncée.


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