L'ancien président de la Fifa Sepp Blatter sera entendu le 9 août par le Ministère public de la Confédération, a indiqué jeudi son porte-parole. Il s'agira d'une ultime audition dans l'affaire du paiement suspect, qui menace également Michel Platini.
L'épilogue de ce dossier, qui a brisé la carrière des deux hommes alors les plus puissants du football mondial, était retardé depuis plusieurs mois par l'état de santé du Suisse, hospitalisé en décembre et janvier derniers et qui a dû subir une lourde opération cardiaque.
Mais Sepp Blatter, 85 ans, est désormais «apte à être interrogé, au maximum deux heures par jour», et sera donc entendu le 9 août dans sa ville de Zurich par le procureur fédéral Thomas Hildebrand, a annoncé son porte-parole à l'AFP, confirmant une information du quotidien Le Monde.
«S'il faut plus de temps», il pourra aussi répondre au magistrat le lendemain, «également pendant deux heures au maximum», a précisé cette même source.
Ultime audition
Il s'agit de l'ultime audition de l'ex-patron de la Fifa avant la clôture de cette enquête ouverte en 2015 contre les deux hommes, poursuivis pour «gestion déloyale», «abus de confiance», «escroquerie» et «faux dans les titres.
Michel Platini avait franchi cette dernière étape mi-mars, et attend désormais la décision du Parquet, qui pourrait soit prononcer un non-lieu, soit ouvrir la voie à un procès devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.
Ce dossier, qui a mis les deux dirigeants au ban du football mondial, porte sur le paiement par la Fifa de 2 millions de francs à Michel Platini début 2011, sans justification écrite, sur ordre de Sepp Blatter.
Un reliquat de paiement
Anciens alliés devenus rivaux, Blatter et Platini martèlent sans relâche qu'il s'agit d'un reliquat de paiement pour un travail de conseiller effectué par le Français en 1999-2002.
Selon les deux hommes, l'accord entre eux remonte au printemps 1998: Sepp Blatter, entré à la Fifa en 1975 comme directeur du développement mais dépourvu de légitimité sportive, cherchait alors l'appui de l'ex-champion pour prendre la tête de l'instance.
Mais la Fifa, dirigée depuis 2016 par Gianni Infantino, déplore de son côté l'absence de contrat écrit mentionnant à l'époque une telle rémunération, et en réclame à Michel Platini le remboursement.