Guillaume Hoarau Guillaume Hoarau : "On ne m'a pas pris pour être un bon mec"

ATS

24.9.2020

Guillaume Hoarau est le nouveau pari de Christian Constantin. Ce dernier est un habitué: aller chercher un joueur expérimenté, un «nom», en espérant que celui-ci ait encore quelque chose à redonner.

Les derniers essais, Valon Behrami ou Johan Djourou, pour ne citer qu'eux, se sont avérés des échecs notoires. «Mais avec les attaquants, comme Gekas ou Mpenza, je me suis moins planté», a lancé le président du FC Sion jeudi. L'ancien buteur de Young Boys a donc une certaine pression.

Guillaume Hoarau : "Le football suisse m'a tout donné ces six dernières années."
Guillaume Hoarau : "Le football suisse m'a tout donné ces six dernières années."
Keystone

Guillaume Hoarau, pourquoi avoir choisi Sion ?

«Et pourquoi pas? Il y a beaucoup de raisons. D'abord, pour remercier le président Constantin de sa confiance. Mais avant tout, j'ai une histoire personnelle avec la famille Urscheler (réd: ses agents), dont le père Max qui nous a quittés il y a quelques années. C'est grâce à lui que j'ai pu jouer en Suisse et m'y épanouir. C'est un peu mon message à moi pour le remercier. Donc, on a mis tout ça dans la même marmite et on a sorti quelque chose de cool.»

Ce n'est pas un club réputé pour sa stabilité et ses performances ces dernières années.

«Des défis, il y en a à chaque nouvelle aventure. A YB, on me disait que ça faisait trente-deux ans qu'on n'avait pas gagné. On sait comment l'histoire s'est finie. Maintenant, j'ai 36 ans et je ne pense pas avoir encore six ans dans les jambes. Mais j'arrive ici avec énormément de positivité et j'aime bien les challenges, aller chercher les trucs qui dérangent les gens. Je crois énormément au fait que l'on puisse faire une saison plus que confortable.»

Cela semblait si important pour vous de rester en Suisse.

«D'ailleurs, mon agent m'a un peu tiré les oreilles, car je me suis un peu fermé certaines portes. Mais il y a un moment où on arrive à un âge où on a besoin de stabilité. Moi, cela faisait six ans et tout était enfin paisible autour de moi pour avoir la vie comme je le souhaitais. Le fait de rester en Suisse était une priorité, mais j'étais prêt à faire le grand saut.»

Le football suisse vous plaît ?

«Il m'a tout donné ces six dernières années. Il m'a permis de soulever des trophées, de jouer la Ligue des champions. Je dois donc beaucoup au football suisse et je suis persuadé que j'ai encore des choses à faire dans le football ici.»

A 36 ans, que pouvez-vous encore donner ?

«Vous le verrez bientôt. Je vais tout faire pour être efficace. Car on ne m'a pas pris pour être un bon mec, mais pour être efficace sur le terrain. Je sais que si physiquement, sportivement, les choses roulent, j'aurai encore beaucoup à offrir à cette ville et à ce club.»

Mais vous restez sur une année compliquée, avec deux blessures, le COVID et un seul but marqué. C'est normal qu'il y ait des doutes à votre encontre, non ?

«C'est vrai que la saison dernière est à rayer. Je n'ai pas envie de la garder en tête. Car il y a eu un contexte: se retrouver avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête après avoir tout donné à un club. On me demandait de prouver que j'étais encore fit pour avoir un contrat. C'est normal de se blesser. Je suis quelqu'un de sensible. Humainement, j'ai toujours tout donné et psychologiquement, j'ai besoin d'être serein. Là, ce n'était pas le cas donc je me suis fait mal. Maintenant, les blessures, ça fait partie du jeu. Mais à chaque fois, je suis revenu plus fort. Je ne me prends pas la tête avec ça, j'ai juste envie d'être sur le terrain et m'amuser. Et quand c'est le cas, généralement, ça se passe bien.»

Vous avez quand même un profil qui demande à ce qu'on s'adapte à vous.

«Je suis un joueur de collectif de toute façon. Je ne vais pas prendre le ballon et dribbler tout le monde. On doit s'adapter entre nous. Chacun doit être performant à son poste et naturellement je marquerai des buts.»

Vous êtes-vous fixé un objectif personnel en termes de buts?

«Non. Je ne vis pas pour les stats, mais j'aime bien les regarder à la fin. Je sais ce qu'il faut pour que je sois bon.»

Arrivez-vous à vivre sans marquer?

«Un attaquant ne peut pas vivre sans marquer. Pour être moi, pour être Guillaume, j'ai besoin de mes buts.»

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