Limogée peu avant la Coupe du monde 2023, l'ancienne sélectionneuse des Bleues Corinne Diacre estime «qu'il fallait avoir (sa) tête» lors d'un entretien accordé au quotidien L'Equipe, sa première prise de parole publique depuis son éviction.
«Au-delà de l'animosité autour de ma personne, il y avait un plan très bien élaboré. En gros, il fallait avoir ma tête», affirme la technicienne de 49 ans, remplacée en mars 2023 par Hervé Renard, après avoir été lâchée par plusieurs cadres dont la capitaine Wendie Renard.
La défenseuse centrale de l'Olympique lyonnais s'était mise en retrait de la sélection et avait mis en cause Diacre. Les attaquantes du Paris SG Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani lui avaient emboîté le pas.
«Comme (Renard) est la capitaine, on l'a écoutée. En fait, c'était sa parole contre la mienne. Mais comme elle avait du soutien à la Fédération, et pas moi...», raconte Diacre qui ajoute que l'affaire Hamraoui lui a aussi été fatale.
«Je lie aussi cela à l'affaire Hamraoui. À un moment donné, j'ai pris position pour celle qui a été agressée. Cela n'a pas plu à d'autres joueuses. Quand il a fallu rallier la cause de leur capitaine, certaines se sont greffées à ça», explique l'ex-sélectionneuse.
Diacre avait décidé de rappeler Kheira Hamraoui en équipe de France en février 2023, alors que celle-ci entretenait des relations glaciales dans son club du PSG avec Katoto et Diani, proches d'Aminata Diallo, accusée d'avoir commandité l'agression d'Hamraoui en novembre 2021.
Corinne Diacre pointe aussi du doigt le rôle joué dans son éviction par Jean-Michel Aulas, ancien président de l'OL et responsable du football féminin à la Fédération. «Il a eu beaucoup plus de pouvoir quand Noël Le Graët a démissionné (de son poste de président de la FFF, le 28 février 2023). Tout part de là.» affirme-t-elle.
«Dès le début, parce que je n'ai pas fait ce qu'il aurait voulu, ce qu'il attendait concernant les joueuses de son club. Moi, je dirigeais l'équipe de France. Une sélection nationale est composée d'éléments venus de plusieurs clubs. Même s'il y a de très bonnes joueuses dans ce club-là, il y en a aussi ailleurs» explique-elle en ajoutant qu'Aulas aurait voulu plus de Lyonnaises en sélection.
Diacre dit ne plus regarder la D1 féminine - «ça ne m'intéresse plus du tout» -, mais suit les C1 féminine et masculine ou les championnats masculins.
L'ancienne sélectionneuse des Bleues se dit «prête à retrouver un gros challenge, en club ou en sélection. Je me donne tous les moyens pour vivre une nouvelle aventure, si possible à l'étranger.»