Nommé à la tête de l’équipe de France féminine, Hervé Renard s’est exprimé lundi en conférence de presse. Les joueuses ayant demandé le départ de l'ancienne sélectionneuse Corinne Diacre seront «attend(ues) au tournant», a prévenu son successeur, exigeant une «parfaite harmonie» entre les Bleues et leur encadrement technique. Interview.
Hervé Renard, connaissiez-vous le centre d'entraînement de Clairefontaine (base de l’équipe de France) ?
«C'est la première fois que je mettais les pieds dans le château. J'ai été en sélection nationale il y a très longtemps (ndlr : chez les jeunes), je n'ai pas eu la chance de connaître Clairefontaine et tout ce que cela représente. Sur les portes de chaque chambre sont notés les noms de ceux qui y étaient, c'est quelque chose d'important. J'ai du respect pour la maison tricolore. C'est un plaisir, cela a été une journée découverte pour moi. J'ai l'impression d'être comme un petit enfant qui rêve un petit peu, je ne veux pas m'enlever ce côté un peu naïf. Je prends du plaisir et je mesure la chance d'être ici. J'ai une bonne étoile, j'ai atterri dans la chambre de Didier Deschamps, je vais essayer de la tenir correctement car il est là depuis tellement longtemps qu'elle lui est presque attribuée (sourire). (...) Cela a été une journée parfaite avec le soleil, dans des installations magnifiques. Que rêver de mieux ?»
Comment apprivoiser ce nouveau groupe ?
«C'est une partie où je suis à l'aise, j'aime beaucoup échanger. Je l'ai déjà fait, j'ai commencé. Partager et transmettre ce que je ressens, c'est un travail que j'adore. On peut dire des choses pas agréables, mais avec la forme, ça passe. C'est important que tout le monde se sente en parfaite harmonie. Le discours a été de leur dire: ‘Vous faites partie d'une des meilleures équipes mondiales, mais pour aller chercher quelque chose de grand (à la Coupe du monde cet été) il y a encore une marge importante à franchir et ce n'est pas possible sans une cohésion totale ni un état d'esprit irréprochable’.»
Après le «putsch» de Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani (ndlr : les deux dernières sont blessées), auront-elles une pression supplémentaire ?
«Elles ont revendiqué des choses. En toute objectivité, je pense qu'on peut dire qu'elles les ont obtenues. Mais elles ont des devoirs, elles le savent. Les responsabilités sont décuplées. Elles ont fait ça en leur âme et conscience, je ne ferai aucun commentaire là dessus, je préfère m'abstenir. J'ai rendu hommage à Corinne Diacre, pour ses résultats, et je me concentre sur ma tâche avec des joueuses qui ont revendiqué un changement et qui l'ont eu. On avance, mais on va les attendre au tournant. Mais je suis sûr qu'elles sont prêtes.»