Valon Behrami, officiellement présenté jeudi par le FC Sion, a signé en Valais en grande partie grâce à la relation qui le lie à Christian et Barthélémy Constantin.
«Lors de ma dernière blessure (ndlr: fracture du péroné il y a trois mois, il n'a plus joué depuis), la première personne à m'avoir écrit a été Barth. Je suis depuis longtemps très lié à la famille Constantin et, à Sion, on ne m'a pas traité comme un joueur mais comme un homme.»
Le Tessinois, qui espère à 34 ans terminer sa carrière en Valais – il a signé pour deux saisons -, sait qu'il a encore besoin de temps pour revenir au jeu. «Je suis dans la dernière phase de la récupération», explique-t-il, profitant par la même occasion pour balayer l'hypothèse d'un retour en Suisse un tantinet pantouflard synonyme de préretraite.
«Ceux qui me connaissent savent très bien que je ne peux pas vivre heureux si ça ne va pas sur le terrain. Je suis trop fier. Je ne suis pas ici pour faire du cinéma et jouer uniquement sur mon nom. Il y a des joueurs qui disent, face à la blessure, que leur corps a dit stop. Mais je ne fonctionne pas comme ça. C'est ma tête qui doit dire stop et je jouerai tant que je serai heureux d'aller travailler.»
L'ancien international a, bien évidemment, été interrogé sur l'équipe de Suisse, dont il ne porte plus le maillot depuis le Mondial 2018 et la polémique qui s'est ensuivie. «Tu veux la vérité ? Je n'ai pas regardé les matches. Je n'avais pas le temps. Tu sais, je me couche tôt...», a-t-il d'abord lancé sourire en coin.
Avant d'embrayer tout seul: «Au risque de paraître prétentieux, notre génération a permis à l'actuelle d'obtenir de tels résultats. Maintenant, il y a des joueurs trop vieux, plus au niveau physique ou technique... Mais nous, Stephan (Lichtsteiner), Blerim (ndlr: Dzemaili) ou moi avons ouvert une voie. Il s'est passé ce qui s'est passé et je crois que l'on ne m'a pas témoigné le respect que je méritais. C'était à moi de dire que je quittais la sélection. Donc non, je n'ai pas regardé les matches. Franchement, je n'en avais pas envie...»
L'envie, toutefois, est bien présente alors que le Tessinois va découvrir la 1re division suisse, lui qui avait quitté Lugano en 2003. «Nous avions besoin d'une forte personnalité, d'un guerrier, afin de prendre une nouvelle dimension tant sur le terrain qu'en dehors», insiste Barthélémy Constantin, le directeur sportif du FC Sion.
Vieux sage et grand frère de l'équipe de Suisse ces dernières années jusqu'à l'été dernier, Behrami doit aussi apporter son vécu au club sédunois, dont l'effectif a souvent été pris en défaut de charisme et de leadership. «Cette année, il s'est passé beaucoup de choses...», reconnaît le Tessinois. «Le Mondial, le mariage (NDLR: avec Lara Gut, présente à la Porte d'Octodure), l'équipe de Suisse, ma blessure. J'ai découvert de nouveaux sentiments que je ne connaissais pas. Tu apprends toujours beaucoup sur toi-même dans de telles épreuves. Désormais, j'observe par exemple beaucoup plus mes coéquipiers avant de parler. Avant, j'y allais tout de suite. Là, je regarde, je prends mon temps et, si besoin, j'interviens.»
Ce que le silence presque total du joueur depuis septembre 2018 semble attester. «Quand je parle, c'est pour dire ce que je pense. Or, là, je crois que je n'étais pas au clair dans ma tête. Je devais prendre un moment et penser, d'abord, à ma famille.»
Andersson et Facchinetti présentés
Si la star de la journée, à Martigny-Croix, était Valon Behrami, le FC Sion a tout de même profité de l'occasion pour donner la parole à ses deux autres récentes recrues, le jeune Mattias Andersson (21 ans) et l'ancien notamment de Xamax Mickaël Facchinetti (28 ans).
Le défenseur central suédois, arrivé de la réserve de la Juventus (Serie C), vivra donc une première expérience en 1re division. Avouant qu'il ne connaît le club, il espère «trouver sa voie et s'affirmer». A la question de savoir s'il était plutôt un défenseur à la Chiellini ou à la Bonucci – il s'entraînait régulièrement avec la première de la Juve -, Andersson répond que ce serait plutôt Bonucci. «Je serais très heureux de ressembler même un peu à l'un ou à l'autre...»
Pour Mickaël Facchinetti, le contexte n'est plus le même. Le Neuchâtelois revient en Suisse – où il a disputé plus de 200 matches de Super League – auréolé d'un titre de champion de Chypre avec l'APOEL Nicosie. Il s'agira donc pour le latéral gauche de s'imposer et d'agir en leader.
«Cela faisait longtemps que nous nous tournions autour, le FC Sion et moi, raconte-t-il. C'est une chance, en tant que joueur professionnel, de pouvoir gagner un titre. Ca confère aussi une responsabilité. Ce qui est sûr, c'est que quand tu as découvert un tel sentiment de joie et de ferveur, tu n'as qu'une envie, enchaîner.»