Affaire du baiser forcé Jenni Hermoso menacée pour «collaborer» avec la Fédération

AFP

5.2.2025

Le frère de Jenni Hermoso a assuré mercredi au procès de Luis Rubiales que la joueuse avait subi «des pressions» pour collaborer. On lui avait demandé de minimiser l'importance du baiser imposé par l'ex-patron de la Fédération sous peine d'en subir les «conséquences professionnelles et personnelles».

Le frère de Jenni Hermoso a assuré que cette dernière avait subi «des pressions» de la part de la Fédération espagnole de football.
Le frère de Jenni Hermoso a assuré que cette dernière avait subi «des pressions» de la part de la Fédération espagnole de football.
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AFP

Rafael Hermoso, frère ainé de l'attaquante de l'équipe d'Espagne, était présent dans l'avion ramenant la délégation en Espagne après le sacre de la sélection lors de la Coupe du monde en Australie, le 20 août 2023.

Pendant ce vol, le sélectionneur de la «Roja» féminine Jorge Vilda, jugé aux côtés de Luis Rubiales et deux autres dirigeants de la Fédération depuis lundi, a demandé à Rafael Hermoso de «convaincre» sa soeur «de réaliser une vidéo commune avec le président» Luis Rubiales, a déclaré devant le tribunal le frère de Jenni Hermoso, entendu comme témoin.

Le but de cette vidéo: expliquer «que le baiser avait été un geste consenti, d'affection et d'amitié, qu'elle s'était sentie bien et qu'il ne s'était absolument rien passé, minimisant l'importance de tout cela», a-t-il poursuivi lors de l'audience.

M. Vilda «m'a dit que ma soeur avait un certain âge, qu'elle avait déjà une carrière et que si elle collaborait, les choses iraient bien pour elle (...) mais que si elle ne collaborait pas, on ne pouvait pas savoir ce qui arriverait (...), les conséquences professionnelles et personnelles» que cela aurait, a ajouté Rafael Hermoso.

«Sous pression»

Tout au long du vol, Jenni Hermoso était «sous pression», a confirmé la gardienne Misa Rodríguez, elle aussi entendue comme témoin mercredi. Peu après avoir discuté avec Luis Rubiales dans l'avion, elle «s'est mise à pleurer», a confié sa coéquipière. «À aucun moment elle ne nous a dit que le baiser avait été consenti», a-t-elle insisté.

Au cours de l'audience, le président du comité technique du foot féminin Rafael del Amo Arizu a aussi déclaré avoir été témoin des pressions exercées par certains membres de la RFEF pour que Jenni Hermoso réalise une vidéo pour dédouaner Luis Rubiales. «Ils essayaient de parvenir à un accord ou de faire pression sur Jenni ou de parler à son entourage (...) je n'étais pas d'accord avec ça», a déclaré M. Amo Arizu.

Luis Rubiales, ancien homme fort du football espagnol, est jugé depuis lundi pour agression sexuelle et coercition pour avoir fait pression sur Jenni Hermoso pour étouffer l'affaire. Le parquet a requis deux ans et demi de prison à son encontre. Un an et demi de prison a été requis contre Jorge Vilda et les deux autres responsables de la Fédération, jugés pour les pressions exercées sur la joueuse.

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