L'Australie, soutenue par la ferveur de tout un pays, affronte l'Angleterre mercredi à Sydney (12h00) en demi-finale du Mondial féminin. Les deux pays partagent une rivalité sportive historique.
Le quart de finale remporté par les Australiennes au terme d'une interminable séance de tirs au but contre la France (0-0 ap, 7-6 tab) samedi a été suivi par 4,9 millions de téléspectateurs sur les 25 millions d'habitants de l'île-continent, soit une personne sur cinq. Et même dans l'avion: une vidéo dans laquelle des passagers regardent la séance et exultent de joie après le penalty victorieux de Cortnee Vine, a fait le tour des réseaux sociaux.
Il s'agissait de l'événement sportif le plus populaire en Australie depuis plus de quinze ans. Et comme un clin d'oeil à l'histoire, les coéquipières de la star Sam Kerr s'apprêtent à remplir le stade olympique de Sydney, où une autre icône nationale, Cathy Freeman, a remporté l'or sur 400 mètres aux JO de 2000.
«Ce que nous avons, elles ne l'ont pas, le soutien et la foi des fans. Et ce soutien sera massif demain (mercredi)», a assuré le sélectionneur Tony Gustavsson.
Marée jaune
Devant les plus de 75'000 fans attendus et vêtus de jaune, les Anglaises rêvent de gâcher la fête et d'atteindre pour la première fois la finale d'un Mondial. Les championnes d'Europe disputeront leur troisième demi-finale consécutive, après 2015 et 2019.
«Quand vous avez le public derrière vous, cela vous donne un élan supplémentaire. Mais je pense aussi que lorsque vous jouez contre elles, quand vous pouvez faire taire la foule, c'est aussi une sensation très agréable», a lancé Keira Walsh, qui évolue au FC Barcelone.
«Il y a donc du positif et du négatif dans les deux cas, et j'ai connu les deux», a poursuivi la joueuse qui a remporté l'Euro l'année dernière à domicile, devant plus de 87'000 spectateurs à Wembley pour la finale.
Samedi dernier, les Anglaises, 4e nation au classement FIFA, ont déjà défié un public dévoué à leur adversaire: la Colombie, soutenue par une communauté qui a repeint en jaune les tribunes de l'enceinte de Sydney, comme un avant-goût de la demi-finale contre l'Australie. Les joueuses de la sélectionneuse Sarina Wiegman y ont refroidi l'ambiance (victoire 2-1), en mettant fin au parcours surprise des coéquipières de la pépite Linda Caicedo.
Rivalité historique
En plus de l'engouement populaire, ces deux pays membres du Commonwealth adorent se détester dans le sport. Le Stadium Australia de Sydney rappelle d'ailleurs de bons souvenirs aux Anglais, qui y ont remporté leur seule Coupe du monde de rugby, en 2003, lors d'une finale contre... l'Australie, avec un drop en prolongation de Jonny Wilkinson, entré dans la légende de son sport.
En jeu cette fois-ci, une place pour la finale de la Coupe du monde, dimanche, qu'aucune des sélections n'a jamais disputé. «L'équipe qui va gagner écrira l'histoire», a appuyé le sélectionneur australien.
«Pour nous, il s'agit d'une demi-finale, d'un match important, quel que soit l'adversaire», a tempéré Keira Walsh. «Nous sommes toutes très concentrées. Beaucoup d'entre nous ne sont pas sur les réseaux sociaux, nous n'écoutons pas ce qui se passe à l'extérieur».
«Je ne pense pas que vous ne puissiez pas attendre ce match avec impatience», a insisté Millie Bright, la capitaine des Anglaises. Celles-ci seront de nouveau privée de l'attaquante Lauren James, suspendue pour un mauvais geste contre le Nigeria en 8es.
En avril dernier, les Australiennes ont mis fin à une série de 30 matches sans défaite des Lionnes, grâce à une victoire 2-0 en amical avec un but de la légende Sam Kerr. Touchée à un mollet au début du tournoi, la joueuse de Chelsea a joué plus d'une heure contre la France, un bon signe pour une future titularisation mercredi. La star au rendez-vous d'un moment historique.