FC Sion La guerre est déclarée - "Ce qu’il s’est passé, c’est du chantage"

Chris Geiger

21.3.2020

Virés jeudi par le FC Sion, Seydou Doumbia et Xavier Kouassi ont tenu à réagir suite à leur licenciement afin de rétablir la vérité. Christian Constantin s'est également exprimé publiquement. Chaud devant!

Xavier Kouassi et Christian Constantin campent sur leur position.
Xavier Kouassi et Christian Constantin campent sur leur position.
Keystone

Une nouvelle fois, le Valais a été victime cette semaine d'un séisme dont le foyer était Tourbillon. Le FC Sion a, en effet, décidé jeudi de licencier neuf de ses joueurs (Pajtim Kasami, Alex Song, Ermir Lenjani, Xavier Kouassi, Seydou Doumbia, Mickaël Facchinetti, Christian Zock, Birama Ndoye et Johan Djourou).

Quelques heures après ce tremblement de terre, les langues ont commencé à se délier. L'heure est désormais aux règlements de comptes en Valais, comme le révèlent nos confrères de "Sport-Center".

Pointés du doigt pour avoir refusé le chômage technique et donc une réduction salariale, les principaux intéressés - Seydou Doumbia et Xavier Kouassi en tête - sont sortis de leur silence.

"Le mardi 17 mars à 17 heures, nous joueurs, recevons un courrier nous demandant d’accepter de signer ou de refuser de signer sans discussion, une réduction drastique de notre rémunération sans aucune perspective d'aménagement", a d'abord expliqué l'attaquant ivoirien sur son compte Instagram.

"Il n'y a eu aucun manque de considération"

L'ancien buteur d'YB et de Bâle a ensuite révélé que les joueurs avaient organisé dans la foulée une réunion d'urgence. "Tous les joueurs professionnels sans exception, décidons de ne pas accepter une telle démarche, ni dans la forme, ni dans le fond", a-t-il poursuivi.

Au lendemain de cette séance, "L'Eléphant" a donc décidé de décliner l'offre de son président. "Suite à la réunion tenue la veille avec l’ensemble des joueurs, le bon sens m’a commandé de refuser une telle lettre. Moins de 30 minutes après, je recevais, toujours par le même canal, une lettre de licenciement", a-t-il détaillé.

Puis d'adresser un message aux supporters sédunois. "Il n'y a eu, de la part de mes coéquipiers et moi, aucun manque de considération ou alors tout autre argument, qui a conduit à cette situation. Il n'y a eu aucun dialogue, aucune mesure d'accompagnement, rien de tout cela", a encore écrit l'ancien joueur de l'AS Rome.

Des paroles reprises par Xavier Kouassi. Le désormais ex-capitaine du FC Sion s'est, en effet, livré dans le "Blick". "C’est une question de communication. Nous ne sommes pas des rebelles. Nous aimons tous le FC Sion. Nous aimons le Valais et les gens d’ici. Nous sommes prêts à aider et faire des efforts. Mais ce qu’il s’est passé, c’est du chantage", a déploré l'international ivoirien.

"Indécent que certains ne veuillent pas faire d'efforts"

Un discours qui n'a évidemment pas été du goût de Christian Constantin. Interrogé par "L'Equipe", le boss de Tourbillon a expliqué son choix par la crise liée à la pandémie de coronavirus qui touche actuellement la Suisse et le reste du monde.

"J'ai choisi de virer les plus vieux, ceux qui me coûtaient le plus cher. Quand je vois les efforts des joueurs du Borussia Mönchengladbach, qui ont décidé de renoncer à une partie de leur salaire, les efforts des joueurs de grands clubs français comme Marseille, qui acceptent le chômage partiel... Je trouve indécent que certains ne veuillent pas faire d'efforts, chez nous, alors que l'on doit faire face à une guerre sanitaire mondiale", s'est-il justifié dans un premier temps.

Avant d'enfoncer le clou en citant la justice du pays pour expliquer sa décision. "C'est tout simplement la loi suisse. Elle dit que l'on peut procéder à une résiliation de contrat en raison de force majeure, quand l'activité du contrat ne peut être atteinte sans le fait d'aucune des deux parties", a conclu le président valaisan.

Le nouveau feuilleton sédunois semble désormais bien lancé.

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