L'air de ne pas y toucher, le FC Saint-Gall pourrait s'installer à la première place du classement s'il s'imposait dimanche chez les Young Boys et si, dans le même temps, Bâle ne gagnait pas à Lugano, lors de la 14e journée de Super League.
Une belle illustration de ce qu'est ce championnat: un tremplin pour les jeunes. Car les Brodeurs se distinguent particulièrement cette saison par leur politique de promotion des joueurs qu'ils ont eux-mêmes formés (souvent trois à quatre titulaires à chaque match pour une moyenne d'âge de 23 ans). Une tendance très «suisse», en fait, comme le démontre le dernier rapport de l'Observatoire du football du CIES à Neuchâtel.
Des trente et un championnats étudiés, la Super League affiche la sixième moyenne d'âge la plus basse, avec 25,24 ans (la Slovaquie est en tête avec 24,31, devant les Pays-Bas, la Slovénie, la Croatie et le Danemark). Une tendance légèrement à la baisse après l'augmentation des dernières années – la Suisse avait atteint 26,04 ans de moyenne d'âge en 2014 -, mais qui est très stable à plus grande échelle, puisque la même moyenne était de 25,23 ans en 2009, au début des mesures.
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«Là, il s'agit de l'âge moyen des effectifs, or la Super League grimpe à la cinquième place de la moyenne d'âge sur le terrain», précise Raffaele Poli, le responsable de l'Observatoire. Pour ce dernier, le chiffre le plus parlant demeure celui de la proportion dans les effectifs des joueurs formés dans le club (soit ceux qui ont au moins disputé trois saisons dans le club entre 15 et 21 ans). Avec 25,3%, la Suisse n'est devancée que par le Danemark (27,4), la Slovénie (27) et la Norvège (26,1).
Allemagne et Italie forment peu
Et la Super League est le championnat qui accorde le plus de temps de jeu à ses joueurs formés au club, avec 24,8% des minutes jouées qui le sont par des «produits locaux». Une proportion qui force l'admiration. «C'est beaucoup!, convient Raffaele Poli. On voit que les jeunes des académies ont la cote en Suisse. Surtout en comparaison avec les autres championnats...»
Notamment ceux qui composent le Big Five: l'Espagne (8e avec 17,8%) mise également sur la formation, bien plus que la France (17e/14,3), l'Angleterre (20e/12) et, surtout, que l'Allemagne (25e/8,8) et l'Italie, à la traîne avec une 29e place sur 31 (5,4%).
Deux types de tremplins
Des statistiques qui confirment que la Super League est un championnat-tremplin pour les jeunes. «Il existe deux sortes de tremplins, détaille Raffaele Poli. Le premier, comme la Bundesliga, qui permet à des jeunes joueurs recrutés à l'étranger de se mettre en valeur pour partir, par exemple, en Angleterre. Le second, comme la Suisse mais aussi le Danemark, qui permet à des jeunes que les clubs ont eux-mêmes formés de partir vers des ligues plus relevées.»
A noter qu'il existe cette saison d'importante disparités au sein de la Super League, avec un FC Bâle qui accorde 46,8% de ses minutes de jeu à des joueurs formés au club et un FC Lugano où le chiffre tombe à 12,2%. Neuchâtel Xamax (29,7%) est troisième de ce classement mais avec la moyenne d'âge la plus élevée du pays (28,7), derrière Zurich (38,6%), mais devant St-Gall (26%), Sion (23,1%) ou YB (22,5%). Servette est juste devant Lugano avec 14,2%.
Les Genevois, qui viennent de se payer YB, se déplaceront samedi à Lucerne, tandis que Xamax recevra Thoune. Le FC Sion, dirigé ad interim par Christian Zermatten, ira pour sa part chez le FC Zurich.
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