18 matches reportés cette saison en Super League, 1 seul en Bundesliga autrichienne: les footballeurs professionnels suisses sont-ils plus touchés par le Covid-19 que leurs homologues autrichiens ? Non. Le football autrichien est tout simplement mieux armé pour faire face aux contraintes de la pandémie.
La Super League suisse est une triste exception. Nulle part ailleurs, autant de matches n'ont dû être reportés parce que des équipes entières sont en quarantaine. En Autriche, un seul match de 1re division n'a pas pu avoir lieu comme prévu, tandis qu'aux Pays-Bas, il y a eu deux reports – tous deux en début de saison.
En France et en Angleterre, deux pays gravement touchés par le coronavirus, environ 4 % des matchs de première division ont été renvoyés – une énorme différence par rapport aux bons 15 % de la Super League. En Bundesliga allemande, un match – Arminia Bielefeld – Werder Brême – a dû être reporté pour la première fois de la saison le week-end dernier. Mais c'était à cause de la neige...
La Bundesliga autrichienne a joué les pionniers en développant un concept qui doit permettre aux matches de se dérouler presque sans accroc. De nombreuses autres associations se sont renseignées et ont appliqué l'approche à leurs ligues. Claudius Schäfer, directeur général de la Swiss Football League, aimerait appliquer la même recette à la Super League et à la Challenge League.
Des règles simples
En Autriche, des négociations ont été menées dès le mois de juin dernier entre le football professionnel, le gouvernement fédéral, le ministère de la santé et celui des sports. Malgré les réserves initiales des autorités, le concept a pu rapidement être mis en oeuvre. Après plus de six mois, l'expérience est positive.
La solution autrichienne est aussi simple qu'efficace: après un test positif, il n'y a pas un seul environnement de quarantaine, mais deux: ses propres quatre murs, et le stade. Les cas positifs sont mis en quarantaine et sont confinés chez eux. Tous les négatifs se retrouvent alors également en quarantaine dans leur famille, mais aussi au sein de la société fermée et bien définie qu'est leur club, où ils peuvent continuer à s'entraîner et à jouer.
Avant chaque match, tous les joueurs et le personnel sont testés. Chaque équipe joue si au moins 14 joueurs de champ et deux gardiens sont négatifs au sein d'un effectif de 30 joueurs. Les équipes acceptent le fait qu'elles peuvent être affaiblies suivant les circonstances.
La procédure est soutenue par tous les clubs, sans réserve. Cette saison, il est arrivé une seule fois qu'une équipe – Wolfsberg – ne puisse pas jouer, sur 90 matches. Cette règle d'exception autrichienne profite non seulement au football professionnel, mais aussi au sport professionnel en général. Elle a également été appliquée à la culture. Le festival de Salzbourg, par exemple, est organisé selon le même concept de protection.
Tout pourrait s'accélérer
Mais jusqu'à présent, Claudius Schäfer se bat contre des moulins à vent avec le monde politique suisse. Il peut au moins espérer, à la suite du récent décret du Conseil fédéral, que des règlements d'exception – ce qu'est le concept autrichien – seront également approuvés pour le football professionnel suisse.
Tant que des cas individuels positifs entraîneront la mise en quarantaine d'équipes entières, privées alors d'entraînement et de matches, le risque est réel que les 36 journées du Championnat de Suisse ne puissent pas être menées à bien. Le football suisse, qui ne fait guère parler de lui en dehors des frontières, se ridiculiserait si aucun (vrai) champion ne pouvait être désigné.
Claudius Schäfer a toujours les mains liées en ce qui concerne l'adoption du concept autrichien, qui a maintenant fait ses preuves depuis de longs mois, tant que les politiques ne cèdent pas. Mais l'espoir existe: un feu vert de l'Association des médecins cantonaux, dont le «feedback» est attendu pour les prochains jours, pourrait accélérer le processus.
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