La Wunderteam n'existe plus. La sélection de Joachim Löw reste sur deux ans difficiles, qui ont mis en exergue une équipe prenable.
La Suisse aime vivre dans l'ombre de l'Allemagne. En football aussi. Mais l'imposant voisin a perdu de sa redoutable immunité. Il est possible de la faire tanguer, même quand on n'est que la «petite» équipe de Suisse.
Les hommes de Vladimir Petkovic feraient en effet bien de s'inspirer du Mexique ou de la Corée du Sud, par exemple. Deux sélections qui avaient choisi la Coupe du Monde 2018 pour révéler en mondovision les fragilités d'une équipe en fin de cycle. Thomas Müller et Jerome Boateng l'avaient appris à leurs dépens: Löw ne fait plus appel à eux en sélection. Et leur seconde jeunesse, illustrée par leur victoire en Ligue des Champions avec le Bayern Munich, n'est pas un élément suffisant pour s'appuyer sur eux.
Le renouvellement n'a pas pris
Reste que l'Allemagne a un problème: le renouvellement peine à être acté. La Mannschaft a ses limites, qu'elle a rappelé également pendant la première édition de la Ligue des Nations. Celles-ci sont encore plus concrètes en l'absence de Manuel Neuer, Joshua Kimmich, Leon Goretzka et Serge Gnabry, qui digèrent leur titre européen. Même s'il reste du monde: jeudi, contre l'Espagne (1-1), Löw a pu notamment aligner Timo Werner (auteur du but de son équipe), Toni Kroos, Ikay Gündogan, Niklas Süle ou Leroy Sané.
Disposés en 3-4-1-2, les Allemands ont été dangereux dans la profondeur, en étant bien moins obsédés par la possession qu'à une certaine époque. La vitesse de la paire d'attaquants Werner-Sané a fait du mal à l'arrière-garde espagnole. C'est là sans doute la principale préoccupation pour Vladimir Petkovic et sa défense: il faudra empêcher l'Allemagne d'être verticale. Car, sur une action placée, le nouveau pressing suisse peut être pertinent face à la technique parfois moyenne d'Antonio Rüdiger ou Süle.
Bien qu'il reste envisageable que Löw s'autorise certaines rocades. Jeudi, le banc allemand était intéressant (Leno, Ginter, Brandt, Neuhaus...), mais pas de nature à faire forcément trembler les joueurs suisses, surtout après que la pépite Kai Havertz a quitté le rassemblement pour aller signer à Chelsea. Un danger en moins et un argument en plus pour la Suisse.