Les recherches pour retrouver l'avion dans lequel se trouvait Emiliano Sala ont été arrêtées. La police de l'île anglo-normande de Guernesey a annoncé jeudi après-midi y avoir mis un terme.
"Nous avons passé en revue toutes les informations disponibles et avons pris la décision difficile de mettre fin aux recherches", a annoncé la police dans un communiqué publié sur son compte Twitter, soulignant que les "chances de survie à ce stade sont infimes".
Message troublant
Mardi, les enquêteurs avaient trouvé des débris flottant dans l'eau, sans pouvoir dire s'ils venaient de l'avion disparu. Dans un message vocal envoyé à des proches, Emiliano Sala s'inquiétait de l'état de l'avion, a révélé mardi soir par le quotidien sportif argentin Olé.
"Je suis dans l'avion, on dirait qu'il va tomber en morceaux, et je pars pour Cardiff", y dit l'attaquant de 28 ans sur un ton cependant calme, et ponctué de bâillements. "Si dans une heure et demie vous n'avez plus de nouvelles de moi, je ne sais pas si on va envoyer des gens pour me rechercher, parce qu'on ne va pas me trouver, sachez-le. Oh là là, qu'est-ce que j'ai peur !", ajoute-t-il.
Le club de Cardiff, qui avait recruté l'attaquant de Nantes pour un montant estimé à 17 millions d'euros, a précisé que Sala avait organisé lui-même son voyage. "Nous avions parlé au joueur et lui avions demandé s'il voulait que nous prenions des dispositions pour son vol qui, pour être honnête, aurait été un vol commercial", a déclaré au site WalesOnline Mehmet Dalman, président de la formation galloise. "Il a refusé et a pris ses propres dispositions", a-t-il ajouté.
Le monomoteur Piper PA-46-310P Malibu qui transportait les deux hommes a disparu des radars lundi vers 21h20, à une vingtaine de km au nord de Guernesey. Le contrôle aérien de l'île voisine de Jersey avait précisé lundi soir que l'avion et ses deux occupants, qui volaient dans un premier temps à 5000 pieds, avaient demandé à descendre et évoluaient à 2300 pieds avant d'échapper aux radars. L'AAIB, le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens, conduit l'enquête sur la disparition de l'appareil.
Recueillement
A Nantes, des centaines de personnes ont déposé des fleurs en hommage à leur meilleur buteur, auteur de 12 réalisations en championnat en une demi-saison. Au centre d'entraînement du club, un portrait géant du joueur a été installé, pour permettre au public de se recueillir.
"Où que tu sois, on pense à toi", a publié mercredi le FC Nantes sur son compte Twitter, où le blason du club a été remplacé par une photo de l'attaquant. "Je prie pour Emiliano et sa famille", a réagi son ancien entraîneur à Nantes, Claudio Ranieri. A Cardiff, l'émotion était également immense et le directeur du club, Ken Cho, s'est dit "choqué".
Arrivé jeune en France et formé à Bordeaux, puis prêté à différents clubs (Orléans, Niort, Caen), Sala avait fini par signer à Nantes en 2015 pour un million d'euros. Il y était parvenu à faire oublier son allure un peu gauche et sa technique rudimentaire grâce à un réalisme précieux.