Il est la recrue phare de l'année. Communicateur hors pair et polyglotte à souhait, Giorgio Contini fait souffler un vent nouveau à l’équipe de Suisse.
Elle en a sans doute bien besoin après avoir traversé un automne 2023 bien sombre. A 50 ans, Giorgio Contini a donné une nouvelle orientation à sa carrière avec ce rôle de no 2 derrière Murat Yakin qu’il n’avait pas vraiment imaginé. «L’offre de Murat m’a surpris. Je ne m’y attendais pas, avoue le Zurichois. J’ai pris mon temps avant de me décider. J’ai dit oui même si je savais qu’œuvrer au sein d’une sélection était totalement différent du job d’entraîneur de club.»
«Nous allons vivre une très belle aventure»
Comme celui de Murat Yakin, le contrat du successeur de Vincent Cavin ne court que jusqu’à l’issue de l’Euro 2024. «Je suis désormais entièrement focalisé sur cet Euro. Le reste ne m’intéresse pas, dit-il. J’ai la conviction que nous allons vivre une très belle aventure. La clé sera de parvenir à bâtir une dynamique en peu de temps. Il est crucial que les joueurs comprennent ce que nous voulons et pourquoi nous le voulons. Tout est une question d’intensité. Il faut l’exiger pour pousser les joueurs vers leur maximum.»
L’ancien entraîneur de Lausanne et des Grasshoppers a repoussé cet automne des offres du Maroc et de Tunisie dans l’espoir que celle qui ne peut pas se refuser se présente. En février, l’appel de Murat Yakin l’a incité à changer ses plans. Le souvenir de leur collaboration à Lucerne a sans doute pesé dans son choix. Lors de la saison 2011/2012, le FC Lucerne avec Murat Yakin à sa tête et Giorgio Contini comme no 2 avait disputé la finale de la Coupe de Suisse et avait pris la deuxième place du championnat.
Les deux hommes devaient toutefois être limogés au soir de la sixième journée de la saison suivante... «Nous étions deux jeunes entraineurs qui venaient d’achever leur formation, glisse Giorgio Contini. Nous étions parvenus à susciter un réel engouement autour de l’équipe. C’est ce souvenir qui nous reste en premier lieu.»
«Nous avons tous les deux fait notre chemin»
Giorgio Contini a ensuite volé de ses propres ailes pour emmener le FC Vaduz en Super League avant de diriger le FC Saint-Gall, le Lausanne-Sport et les Grasshoppers. «Il s’est passé beaucoup de choses pour Murat et moi depuis douze ans, poursuit-il. Nous avons tous les deux fait notre chemin.»
A l’heure de prendre ses fonctions lundi à La Manga, Giorgio Contini s’est sans doute souvenu de sa première expérience avec l’équipe de Suisse. Le 28 février 2001 à Larnaca dans un match disputé à huis clos, perdu 4-0 face à la Pologne il avait été introduit à la 53e minute par Enzo Trossero sur le score de 2-0 pour l’adversaire. Il avait relayé... Hakan Yakin. «Je suis sans doute la seule personne qui veuille se souvenir de ce match, sourit-il. La raison en est simple: ce fut mon premier et mon dernier. Cela, on ne peut pas l’oublier...»
ats