Du 6 septembre dernier, il reste cette amertume: la Suisse qui domine l'Allemagne à Bâle, mais ne parvient pas à s'imposer (1-1). Il y a donc un sentiment de revanche, mais la Mannschaft n'est plus tout à fait la même équipe qu'il y a un mois.
Au regard de la prestation aboutie de l'équipe de Suisse, beaucoup avaient volontiers occulté l'évidence: l'Allemagne du 6 septembre n'en avait que le nom. Ou presque. Car du Bayern Munich, seuls Niklas Süle (de retour de blessure) et Leroy Sané (tout juste arrivé) étaient présents. Le reste des champions d'Europe se prélassait tranquillement, savourant leur titre acquis quelques jours plus tôt en Ligue des champions.
Pour ce rendez-vous de Cologne mardi, la donne est différente. Car une Allemagne que l'on dit moins forte, peut-être même prenable, est renforcée par Manuel Neuer, Joshua Kimmich, Leon Goretzka et Serge Gnabry. Rien que ça. Cela a bien servi en Ukraine samedi, où les Allemands l'ont emporté 2-1, avec notamment un but de Goretzka et un Gnabry très actif sur le front de l'attaque.
Joachim Löw a donc des choix de riche à faire (choisir entre Gnabry et Werner, entre Kimmich et Gündogan, par exemple). Mais, comme souvent, les joueurs du Bayern partent avec un avantage non-négligeable. Car traditionnellement, quand le club bavarois se porte bien, la sélection aussi. Une dépendance qui irrite les dirigeants du Bayern, Karl-Heinz Rummenigge en tête.
Dans un entretien à Bild, ce dernier a fait savoir qu'il aimerait bien ses propres joueurs ménagés avec la sélection. Sauf que l'Allemagne a remporté son premier match de 2020 à Kiev, et cela a coïncidé avec le retour des stars du Bayern. Il est évident que Löw ne s'en passera pas contre la Suisse. Les expériences passées, et notamment le match aller, ne sont pas de nature à le faire changer de cap.