Mondial 2022 Décimée, la Suisse espère un miracle face au champion d'Europe

stw, ats

5.9.2021 - 05:00

Keystone-SDA, stw, ats

Privée de quatre titulaires dont son maître à jouer Granit Xhaka, la Suisse va au devant d'une tâche très difficile dimanche à Bâle contre l'Italie. Mais une surprise face au champion d'Europe la placerait en position très favorable.

La Suisse va au devant d'une tâche très difficile dimanche à Bâle contre l'Italie.
La Suisse va au devant d'une tâche très difficile dimanche à Bâle contre l'Italie.
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Seul le premier de ce Groupe C des éliminatoires de la Coupe du monde 2022 sera qualifié directement pour le Qatar. Le défi est de taille, mais il peut permettre à Murat Yakin d'entrer de la meilleure des manières dans ses nouveaux habits de sélectionneur, lui qui fera au Parc Saint-Jacques ses grands débuts en match officiel à la tête de l'équipe de Suisse.

L'obstacle italien paraît un peu moins insurmontable depuis que les Transalpins ont été tenus en échec (1-1) jeudi chez eux à Florence par la Bulgarie, un adversaire que la Suisse est allée battre 3-1 en ouverture de ces qualifications, en mars. Sous l'ère Petkovic.

En cas de victoire dimanche, l'équipe nationale ferait un pas assez important vers la qualification directe, vu le niveau plutôt moyen des trois autres équipes (Bulgarie, Lituanie, Irlande du Nord).

Succession de «tuiles»

Murat Yakin, cela dit, aurait pu souhaiter des circonstances plus favorables pour sa première rencontre officielle. Le forfait de Granit Xhaka, placé en isolement après avoir attrapé le covid, est un coup très dur.

Le capitaine, testé positif mercredi, manquera aussi bien le choc contre l'Italie que le match de mercredi à Belfast contre l'Irlande du Nord. Son absence s'ajoute à celles de Shaqiri et d'Embolo, à court de préparation, qui ont quitté l'équipe mardi. Pour corser l'affaire, Mbabu, blessé, est aussi indisponible, tandis que Freuler sera suspendu en raison de son expulsion lors du quart de finale de l'Euro contre l'Espagne.



La victoire en amical contre la Grèce mercredi (2-1), devant 3500 spectateurs à Bâle, n'aura guère contribué à réchauffer l'atmosphère dans le camp helvétique. Deux mois après l'euphorie née de la victoire contre la France en 8es de finale de l'Euro, le onze suisse apparaît moins conquérant. Les attentes semblent avoir baissé.

Murat Yakin en tout cas s'efforce de ne pas faire monter la pression. Ses paroles des derniers jours donnent dans la sobriété: «Nous verrons ce qui se passe d'ici dimanche et nous ferons au mieux», a dit le Bâlois après la victoire contre les Grecs.

Casse-tête pour Yakin

Le défenseur Nico Elvedi a estimé que «si l'équipe fait preuve de courage, elle peut contrarier l'Italie». Du courage, il en faudra, car la défaite sans appel (3-0) en phase de groupe de l'Euro contre ces mêmes Italiens, à Rome, est restée dans les mémoires. Aujourd'hui, la sélection, en public du moins, se garde de parler de revanche. Faire profil bas, tout en restant concentré, semble être le mot d'ordre côté suisse.

Murat Yakin est un fin tacticien. Il l'a prouvé à la tête du FC Bâle, avec qui il a remporté notamment deux victoires contre le Chelsea de José Mourinho en Ligue des Champions. Mais sa marge de manoeuvre apparaît limitée.



Quel joueur d'expérience peut-il aligner pour stopper Insigne, Chiesa & Cie? Qui est assez vif pour briser le rythme d'un Jorginho ou d'un Verratti? Ou encore, quels joueurs ont suffisamment de talent pour s'imposer face à des Bonucci ou Chiellini?

Les réponses ne lui seront pas servies sur un plateau d'argent. La profondeur de banc fait défaut pour pallier les quatre absences de marque, sans compter que l'attaque sera privée du joker Gavranovic, à quoi s'ajoute le manque de temps de jeu de Seferovic.

Gros déficit

Cela faisait belle lurette que la Suisse n'avait été aussi démunie avant un match officiel. Elle devra compter sur sa deuxième garde, avec les Zakaria, Sow, Steffen et Vargas, pour tirer les marrons du feu.

Les chiffres témoignent de la difficulté de la tâche: ces quatre hommes comptent ensemble moins de sélections (85) que Xhaka (98) ou Shaqiri (96) à eux seuls.

En outre, Xhaka, Freuler, Shaqiri et Embolo ont marqué 47 buts pour l'équipe de Suisse. Zakaria, Sow, Steffen et Vargas n'en ont mis que cinq... Un double déficit donc, en termes d'expérience et d'efficacité.

Plus que jamais, les Suisses devront faire preuve d'esprit de corps et de combativité, deux qualités qui leur avaient cruellement manquées contre les Italiens à l'Euro. Il leur faudra courir davantage que leur adversaire. Retrouver, comme l'a relevé Elvedi, l'esprit d'équipe qui les avait animés contre la France.