Le rebond espéré n’a pas eu lieu. Battue 1-0 par la Roumanie dans la National Arena de Bucarest, la Suisse a conclu son année sur une dernière fausse note.
La question, désormais, est de savoir si cette... unique défaite de l’année sonnera le glas pour Murat Yakin. Le sélectionneur avait besoin d’un coup d’éclat en Roumanie pour signifier qu’il demeure l’homme de la situation.
Seulement, il n’est pas parvenu, une fois de plus, à rallier Granit Xhaka et Manuel Akanji à sa cause. Comme lors des deux matches précédents contre Israël et le Kosovo, les deux leaders de l’équipe n’ont pas donné l’impression qu’ils étaient prêts à repousser leurs limites pour sauver la tête de leur entraîneur. Elle est désormais sur le billot.
Une défense à trois
Un nouveau système avec une défense à trois et des hommes neufs avec les titularisations d’Yvon Mvogo, de Michel Aebischer et de Dan Ndoye : Murat Yakin avait décidé d’innover trois jours après la contre-performance contre le Kosovo.
Ce 3-4-3 a sans doute aidé l’équipe à témoigner d’un réel ascendant. Mais son manque de tranchant dans les trente derniers mètres ne lui a pas permis de concrétiser sa supériorité. Un centre de Ndoye après un délicieux décalage de Xherdan Shaqiri à la 27e aurait toutefois pu donner l’avantage aux Suisses. Seulement, personne n’a surgi sur l’offrande du Vaudois.
Les Roumains, en revanche, devaient faire tout juste sur l’ouverture du score de la 50e minute. Denis Alibec pouvait devancer Ricardo Rodriguez pour conclure une action d’école amenée par le stratège Nicolae Stanciu. La réussite du joueur d’Al-Muaither au Qatar plaçait les Suisses devant leurs responsabilités.
Avaient-ils encore un soupçon d’orgueil pour éviter de perdre pour la première fois depuis le funeste 6-1 de la Coupe du monde contre le Portugal le 6 décembre dernier au Qatar ? Avaient-ils surtout l'envie de prolonger l'aventure avec leur sélectionneur ?
Deux occasions en or pour Okafor et Vargas
On y a cru pendant une petite poignée de minutes. Murat Yakin a dû, ainsi, s’arracher les cheveux après les occasions manquées par Okafor et par Ruben Vargas en l’espace de quelques secondes peu avant l’heure de jeu. Les deux hommes voyaient leur frappe détournée par Horatju Moldovan.
Quelques instants plus tard, le sélectionneur opérait trois changements, dont le plus marquant était la sortie de Shaqiri. Il est vrai que le joueur de Chicago, pas innocent dans son repli défensif sur le but roumain, n’avait plus beaucoup d’essence dans le moteur.
Portés par plus de 50'000 spectateurs qui ont rappelé à l’observateur que le peuple roumain est bien un peuple latin, les joueurs d’Edward Iordanescu s’accrochaient comme des morts de faim à ce 1-0 qui leur assure de remporter ce groupe I et une place dans le deuxième chapeau du prochain tirage au sort de l’Euro 2024.
Deuxième avec son bilan de quatre victoires, cinq nuls et une défaite – un bilan presque indigne pour le quart de finaliste de la dernière édition – la Suisse figurera dans le quatrième chapeau. Mais on le sait, Murat Yakin ne prête aucune importance à cet ordre, convaincu que la Suisse pourra battre n’importe quel adversaire. Mais qui peut affirmer qu’il tiendra toujours la barre l’été prochain ?