Le Portugais Rui Pinto, à l'origine des révélations des «Football Leaks» sur les dessous du foot-business, a été condamné à quatre ans de prison avec sursis lundi à Lisbonne pour huit crimes informatiques et tentative d'extorsion contre le fonds d'investissement Doyen Sports.
«Pour l'essentiel, les faits décrits (dans l'acte d'accusation, ndlr) ont été considérés comme prouvés», a déclaré la juge-présidente Margarida Alves devant un tribunal de Lisbonne.
A la fois prévenu et témoin protégé de la justice de son pays, Rui Pinto, 34 ans, revendique un rôle de lanceur d'alerte mais a reconnu devant ses juges avoir commis des intrusions informatiques illégales pour obtenir des millions de documents qu'il a commencé à publier directement sur internet fin 2015.
Transmise à un consortium de médias d'investigation européens, cette manne d'information a mis en lumière des pratiques douteuses impliquant joueurs vedettes, clubs et agents, qui ont ensuite fait l'objet de redressements fiscaux et d'enquêtes judiciaires dans plusieurs pays.
De la publication des salaires de Messi ou Neymar à une accusation de viol contre Cristiano Ronaldo, entretemps classée sans suite, en passant par les stratégies de contournement du fair-play financier de Manchester City ou par le fichage ethnique au Paris Saint-Germain, la planète foot a été profondément secouée par cette gigantesque fuite d'informations.