Thoune est une anomalie. Coincée entre les Alpes Bernoises et le charmant lac qui porte son nom, la bourgade baigne dans le calme. Ses 43'000 habitants en font une petite commune. Son club de Super League, membre de l'élite depuis 2002 (excepté un passage en Challenge League entre 2008 et 2010), n'a pas changé la donne. Mais la population commence à s'y faire.
«Le lien a changé, promet Andres Gerber. Le FC Thoune n'a pas une très longue histoire, surtout en Super League. Etre fier du club, c'est quelque chose de nouveau. Pendant longtemps, les derbies, c'était contre Dürrenast ou Lerchenfeld.» Il faut donc absorber le choc. Et remplir un stade de plus de 10'000 places n'est pas une évidence. Avec environ 5700 spectateurs de moyenne cette année, Thoune peine à attirer du monde, malgré une bonne saison.
«Nous avons besoin de temps, le club n'est pas encore vraiment ancré dans la région, explique le directeur sportif. Même si on voit que maintenant les jeunes sont de plus en plus pour Thoune. Mais les anciennes générations supportent YB.» Pour la finale de Coupe de Suisse de dimanche, la deuxième de l'histoire du club 64 ans après la première, environ 7000 Thounois sont attendus au Stade de Suisse.
C'est beaucoup pour le club, mais peu relativement aux autres villes du pays. Alors Thoune mérite-t-il vraiment son club de Super League? «Si on travaille mieux que les autres, c'est sûr qu'on le mérite. Mais c'est vrai que si on devait choisir dix endroits en Suisse où placer un club de Super League, on n'en mettrait jamais un à Thoune.» Gerber est lucide, mais aussi très fier de ce que son petit club parvient à réaliser.