Le FC Sion et le FC Lausanne-Sport se sont quittés dos à dos (1-1) dimanche au stade de Tourbillon. Le caractère valaisan, le non-match lausannois et le penalty raté d'Anto Grgic : voici les trois points à retenir de ce derby de la 32e journée de Super League.
On a aimé...
... l'esprit combatif valaisan. Après la défaite à Vaduz le 11 avril dernier (3-0), le gardien et capitaine Kevin Fickentscher avait pointé du doigt l'attitude de ses coéquipiers sur le terrain. Un coup de gueule qui a visiblement fait office de détonateur et de prise de conscience dans les rangs du FC Sion. Il a ainsi confirmé contre le Lausanne-Sport dimanche le nouvel état d'esprit combattif qu'il affiche désormais depuis quatre matches. Et qui de mieux que Gaëtan Karlen pour parfaitement l'illustrer. Longtemps frustré après de nombreuses actions franches manquées (11e, 28e et 65e), l'attaquant valaisan a été récompensé de ses efforts après l'heure de jeu (67e), ne tremblant pas seul devant le gardien Mory Diaw. Une belle preuve de caractère.
Et du caractère, Sion en a aussi montré après l'égalisation lausannoise (Moritz Jenz à la 83e). Si à une époque (encore très proche) les Valaisans auraient certainement sombré, ils ne se sont pas laissés abattre par ce coup du sort. Au contraire, ils ont remis du coeur à l'ouvrage et sont repartis de l'avant, manquant de peu le but de la victoire dans la foulée (Ivan Martic à la 84e). Toutefois, leur envie n'aura pas suffit pour empocher trois points mérités. Sion, qui retrouvait son public (le match s'est joué devant 100 spectateurs), reste ainsi accroché à sa place de lanterne rouge, à deux points du barragiste Vaduz. Le week-end prochain, le club sédunois continuera sa mission maintien en se rendant à Saint-Gall (8e), autre adversaire direct dans la lutte contre la relégation.
On a moins aimé...
... le (presque) non-match du Lausanne-Sport. En effet, le club vaudois peut s'estimer heureux de revenir avec un point de son déplacement à Tourbillon. Dominant stérile par moment, le LS s'est fait l'auteur une piètre performance sur le plan offensif. Ainsi, son trio d'attaque (composé de Lucas Da Cunha, Hicham Mahou et Jonathan Bolingi) a été très discret sur la pelouse valaisanne, les deux premiers cités étant rapidement remplacés après l'heure du thé (62e). "Il faut reconnaître qu'aujourd'hui (ndlr : dimanche) on n'est jamais arrivé à notre niveau technique habituel", avouait l'entraîneur Giorgio Contini devant la presse à l'issue de la rencontre. "Mais c'est surtout dû à l'adversaire."
Il est vrai que le LS n'apprécie guère de jouer contre le FC Sion. Cette saison, il affiche ainsi un bilan négatif contre l'équipe sédunoise (2 nuls et 2 défaites). Ajoutons à cela le fait que Lausanne n’a plus gagné en terres valaisannes depuis... 9 rencontres : 6 défaites et 3 nuls ! Malgré tout, les Vaudois ont bien failli mettre fin à cette série noire et signer le hold-up parfait. Evann Guessand (entré à la 62e) a en effet manqué deux énormes occasions alors qu'il ne restait qu'une poignée de secondes à jouer (86e et 90e). Toutefois, cet nouveau insuccès à Tourbillon ne devrait pas remettre en cause la fin de saison des Lausannois, qui pointent à une honorable 6e place et qui ont pratiquement assuré mathématiquement leur maintien en Super League (9 points d'avance sur le barragiste Vaduz à 4 journées du terme). Ils peuvent donc regarder sereinement l'avenir... Tout le contraire de leurs adversaires du jour.
Le facteur X
Le penalty raté d'Anto Grgic au bout du temps additionnel de la première mi-temps. Le milieu de terrain du FC Sion a en effet raté une occasion en or de donner l'avantage à ses couleurs après une faute de Moritz Jenz sur Gaëtan Karlen (45e+7). Au lieu de cela, Sion est rentré au vestiaire la tête basse. "On ne lâche rien les gars", lançait alors depuis les tribunes certains remplaçants ou supporters, déçus par la tournure des événements. Et il faut dire que ce but n'aurait pas été immérité, tant les Valaisans paraissaient mieux en jambe que leurs adversaires.
Cette réussite aurait également sans doute offert une issue différente à cette rencontre. "Avec notamment notre penalty raté, on ne peut s'en prendre qu'à nous même", reconnaissait le milieu de terrain Musa Araz après le match. "C'est vraiment des petits détails qui ont fait la différence, comme nos nombreuses occasions manquées", signalait pour sa part le coach sédunois Marco Walker. En effet, le raté de Grgic a peut-être été ce "petit détail" qui a privé le FC Sion de la totalité de l'enjeu. Trois points qui auraient été bienvenus dans la lutte pour le maintien en Super League...