SFL Le football suisse enfin fixé sur son avenir vendredi

ATS

28.5.2020

Le football suisse s'apprête enfin à y voir clair. L'Assemblée générale de la Swiss Football League (SFL) de vendredi en dira plus sur la suite de la saison, mais également sur la prochaine. Même si d'autres questions pourraient faire débat.

La Swiss Football League (SFL) se prononcera vendredi sur son avenir.
La Swiss Football League (SFL) se prononcera vendredi sur son avenir.
Keystone

Au Stade de Suisse, les vingt clubs de Super League et de Challenge League auront plusieurs décisions à prendre. On devine les discussions intenses et transversales ces dernières semaines, depuis que la SFL a annoncé la convocation de cette séance extraordinaire.

Chacun y trouve ses intérêts, et la situation sportive y joue un rôle certain. «Compte tenu de la crise actuelle, une relégation serait très compromettante pour le club, souligne Michele Campana, directeur général du FC Lugano. Alors il faut un compromis: une reprise serait logique, mais sans relégation.» Les tractations partent de là.

Une reprise qui se précise

Car la question de la reprise demeure la plus centrale, du moins à court terme. En cas d'approbation, on le sait, les championnats reprendront le week-end des 19, 20 et 21 juin. Il restera alors treize journées à disputer, probablement jusqu'au premier week-end d'août, avant le barrage entre le 9e de Super League et le 2e de Challenge League la semaine suivante.

Alors que le Conseil fédéral a donné son feu vert à la reprise des compétitions mercredi, presque tous les obstacles sont tombés. Presque. «Tout le monde serait content, sauf quatre équipes qui sont dans une situation de crise», observe Michele Campana. Référence aux quatre derniers de Super League: Lugano, Sion, Neuchâtel Xamax et Thoune, a priori tous opposés. Et puis, les conditions de reprise ne conviennent pas à tous: les matchs à huis clos (ou devant 300 spectateurs, selon les prescriptions du Conseil fédéral) représentent une perte sèche pour les finances des clubs.

La tendance reste du moins à une approbation de ce plan de reprise. Cela permettrait de trouver une équité sportive: le classement final sera établi, avec un champion désigné et le nom des qualifiés en Coupe d'Europe. Pareil pour les promus en Super League. Côté relégation, le suspense durera encore jusqu'au bout de l'Assemblée. Sauf retournement de situation, on jouera pendant l'été. Pour la suite, c'est un autre débat.

Quelle formule la saison prochaine?

Le comité de la SFL, composé notamment de dirigeants de Bâle, Young Boys, Zurich ou Saint-Gall, a une certaine influence. Puisqu'il a la compétence de décider de l'ordre du jour, il a estimé qu'il fallait en premier lieu voter sur la poursuite de la saison. Un choix qui ne sera pas sans incidence. Car il s'agira également de se prononcer ensuite, sur proposition du Lausanne-Sport, sur la formule des deux premières divisions pour la saison 2020-21.

Pour rappel, un passage à douze équipes en Super League, selon la formule dite écossaise, a été retoqué en avril par les clubs, alors qu'une majorité qualifiée était nécessaire. Qu'en est-il cette fois? Rebelote. La SFL a fait savoir aux clubs qu'un tel changement de règlement nécessitait les deux tiers des votes, soit quatorze voix.

Lausanne, leader de Challenge League et proactif dans ce combat, espérait qu'une majorité simple soit suffisante. «Les règles ont été changées par le comité, regrette Stefan Nellen, vice-président du LS. Mais nous prônons une formule qui donne du répit aux clubs compte tenu de la situation. Une Super League à douze l'année prochaine, donc sans relégation cette saison, et une Challenge League à huit, permettent d'atteindre cet objectif.»

Sauf que plusieurs pensionnaires de deuxième division ne sont pas vraiment convaincus par la formule. Car avec huit clubs, l'antichambre de la Super League perdrait une grande partie de son intérêt. «On deviendrait un championnat 'nain', juge Vartan Sirmakes, président de Stade-Lausanne-Ouchy. Il y aurait un déséquilibre entre Super League et Challenge League.»

Sans parler des modes de championnat, qui devraient mécaniquement être revus. 12 clubs et quatre tours en Super League? Cela représenterait un championnat à 44 journées. C'est beaucoup, d'autant plus si les treize derniers matchs de la saison actuelle sont disputés pendant l'été. Seulement trois tours et donc 33 matchs? «La solution idéale n'existe pas, accepte Nellen. Mais il faut chercher la moins mauvaise et c'est le moment de changer.» Il sera compliqué toutefois d'aller chercher treize autres votes, alors que plusieurs clubs puissants y sont opposés.

Pas de transferts?

Mais en traitant ces questions prioritaires, les clubs évoqueront également d'autres thèmes directement liés. Le plus bouillant concerne les contrats de joueurs, qui se terminent généralement au 30 juin. Autrement dit, certains joueurs pourraient ne pas avoir à finir la saison dans le club où ils évoluent actuellement, ou alors celui-ci devrait trouver une solution pour prolonger de deux mois le bail.

Dans la même veine, la SFL, sur recommandation de la FIFA, n'est pas prête à qualifier en cours de saison des joueurs qui signeraient dans un nouveau club. Le cas Serey Dié, débauché en fin de contrat à Xamax par Sion, sera emblématique de la situation. Pourra-t-il terminer la saison sous ses nouvelles couleurs? A priori non, selon la seule variante que propose la SFL aux clubs. Celle-ci est d'ailleurs directement liée à la reprise. Si cette dernière est votée, alors cela devrait se faire selon les prescriptions de la ligue.

Prévue à 10h30, l'Assemblée générale de vendredi n'aura rien d'une formalité. Cela promet quelques accrochages et des discussions prêtes à se prolonger jusqu'au dernier moment. La journée des longs couteaux du football suisse.

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