L'Ukraine apparaît comme l'adversaire le moins réputé de la Suisse dans son groupe de Ligue des Nations. Mais la sélection dirigée par Andryi Shevchenko a tout pour créer la surprise.
Les Jaune et Bleu ne se retrouvent pas en Ligue A par hasard. Promus après la première édition de la Ligue des nations en remportant une poule avec la République Tchèque et la Slovaquie, ils méritent leur place. Plus que l'Allemagne, qui a profité de l'élargissement de la première division, après avoir terminé dernière et reléguée théorique de son groupe avec les Pays-Bas et la France. Les Ukrainiens, eux, ont obtenu leur ticket sur le terrain.
Cela suffit à les prendre au sérieux. Mais ce n'est pas tout, car l'Ukraine a quelques arguments de choix. Depuis la prise de fonctions de Shevchenko, la sélection progresse. Elle a certes manqué la Coupe du monde 2018, mais a en revanche survolé son groupe de qualification pour l'Euro 2020, en terminant invaincue d'un groupe comprenant le Portugal et la Serbie et en encaissant seulement quatre buts.
Ce n'est pas innocent: cette sélection composée en grande partie de joueurs du Dynamo Kiev et du Shakhtar Donetsk (dont les Brésiliens naturalisés Marlos et Moraes, qui ont fait tant de mal à Bâle en Europa League au mois d'août) s'est construite sur des bases très solides. Elle peut faire jouer les automatismes développés en club. Et elle est aussi bien encadrée, avec une vision très italienne. L'adjoint du Ballon d'or 2004 Shevchenko n'est autre que Mauro Tassotti, ancien latéral emblématique du Milan d'Arrigo Sacchi ou de celui de Fabio Capello.
Zinchenko et Malinovskyi en porte-drapeaux
Le momentum est bon en Ukraine. «Ils sont déjà rassemblés depuis mercredi dernier, a pu noter Vladimir Petkovic. Cela veut dire qu'ils prennent ces matchs au sérieux, qu'ils se préparent bien et veulent faire bonne figure.» Ils ont même quelques joueurs qui performent au niveau international, même si l'ossature est principalement composée des joueurs locaux évoluant dans les deux principaux clubs du pays.
Reste qu'Oleksandr Zinchenko est un titulaire régulier comme latéral gauche à Manchester City, même s'il évolue plutôt au milieu, son poste de prédilection, en sélection. Ruslan Malinovskyi est de ceux qui ont contribué à l'excellente saison de l'Atalanta, avec qui il a inscrit huit buts en Serie A. Même si, comme la Suisse, l'Ukraine a un petit problème de buteur. Andriy Yarmolenko (West Ham) n'est pas particulièrement réaliste, Roman Yaremchuk (La Gantoise) non plus, malgré ses quatre buts en éliminatoires de l'Euro.
Mais attention, il y a de la ressource, à l'instar de l'attaquant du Dynamo Kiev Vladyslav Supryaha, auteur d'un doublé en finale de la Coupe du Monde des moins de 20 ans l'an dernier. Une compétition que l'Ukraine a remporté. Preuve que le travail est bien fait et est parti pour durer.