Le sixième essai n'est pas encore le bon. Défaite 2-1 en Belgique en amical mercredi, l'équipe de Suisse n'a toujours pas remporté le moindre match cette année.
Cela commence à faire beaucoup: il serait temps que la Suisse remporte un match. Le dernier en date remonte à près d'un an (6-1 à Gibraltar) et cela n'est pas de nature à évacuer les frustrations. Le sélectionneur Vladimir Petkovic espérait pouvoir s'imposer en Belgique, ne serait-ce que pour insuffler un état d'esprit positif à son équipe avant les échéances de la Ligue des nations (samedi contre l'Espagne, puis mardi contre l'Ukraine). Ce ne sera pas le cas, la faute à un doublé de Michy Batshuayi (49e, 70e), dont la létalité dans les seize mètres a décidé de la rencontre.
Engagement relatif
Bien sûr, rien ne sert de surinterpréter cette défaite. Il ne s'agissait que d'un match amical dont beaucoup se seraient bien passés. Mais il était là, et il fallait le jouer, même si tout rappelait son caractère très relatif: le stade de Louvain, pas ridicule mais loin de celui du Roi-Baudoin de Bruxelles, et le choix des compositions, d'un côté comme de l'autre. Il fallait ménager avant la Ligue des nations, et tant Petkovic que Roberto Martinez l'ont pris au mot. Au point que les De Bruyne, Courtois, Lukaku, Meunier et autre Mertens n'étaient même pas présents côté belge.
Pour la Suisse, la liste ne se valait peut-être pas forcément en qualité absolue, mais en termes d'importance pour l'équipe nationale, le fait d'inscrire les noms de Manuel Akanji, Nico Elvedi, Haris Seferovic et bien sûr Xherdan Shaqiri sur la liste des remplaçants disait beaucoup de l'ordre des priorités.
D'aucuns ont eu tout de même le droit à leur mi-temps, à l'instar du meneur de jeu de Liverpool, brassard au bras et pour qui les minutes sont toujours bonnes à prendre. Mais le message général n'était en tout cas pas à l'engagement maximal, à l'image d'un pressing à l'intensité variable.
Le rythme l'a également rappelé. Personne n'a forcé son jeu, ni même vraiment tenté de l'accélérer. Le contrôle avant tout, la spontanéité étant probablement préservée et gardée pour l'Espagne et l'Ukraine. On ne peut pas complètement le reprocher, d'autant que la Suisse avait commencé la partie en étant «concrète» en phase offensive, et cela fera plaisir à son sélectionneur, qui martèle depuis plusieurs semaines ce souhait.
Mehmedi buteur
C'est simple, il a fallu une demi-occasion pour qu'Admir Mehmedi ouvre le score après douze minutes: un long ballon de Fabian Schär mal apprécié par le défenseur Sebastian Bornauw, que le joueur de Wolfsburg a suivi pour fusiller Simon Mignolet du gauche. Il aurait pu doubler la mise à la demi-heure, mais cette fois le portier des Diables Rouges fermait bien son premier poteau. Ruben Vargas (52e), dont l'entrée à la pause a été une nouvelle fois prometteuse, et Silvan Widmer (63e) ont eu l'occasion de faire le même constat.
Sans pouvoir inverser le résultat, même si cela n'a jamais été un enjeu majeur pour cette rencontre. L'heure était plutôt au partage du temps de jeu. Yvon Mvogo y a par exemple eu droit. Le gardien fribourgeois a été un peu court sur le premier but de Michy Batshuayi.
Mais l'erreur originelle était celle de Loris Benito, dont la relance approximative a fini dans les pieds de Youri Tielemans. Le milieu de Leicester pouvait envoyer l'attaquant de Crystal Palace, pas hors-jeu sur le coup, au but.
Globalement, cette défense s'est fait remarquer par le manque d'assurance en ce qui concerne la résistance au pressing. Mvogo n'est pas Sommer, et Benito et Cömert ont un retard certain en la matière sur Akanji ou Elvedi. Pas évident pour donner de la continuité au jeu. Et assurément pas suffisant pour les matchs décisifs qui arrivent. L'équipe de Suisse y aura logiquement une autre allure. Le résultat également, faut-il espérer.