L'Irlande ne laisse planer aucun doute avant d'affronter la Suisse jeudi à Dublin (20h45). Elle va bousculer la sélection helvétique dans son style caractéristique.
Elle cherchera à conforter sa première place dans le groupe D des éliminatoires d'un Euro 2020 qu'elle a le sentiment de toucher du bout des doigts. Peu importe la manière.
Officiellement, les Boys in Green s'annoncent comme une équipe qui voudra produire du jeu. «Les gens veulent nous voir bien jouer, avec de l'agressivité, avec des occasions de but. Pas nous voir camper à l'arrière, mais essayer d'être offensifs et pro-actifs», avait déclaré lundi le sélectionneur Mick McCarthy. Un slogan dont on en droit de penser qu'il ne répond qu'à des impératifs marketing.
Car la réalité, et McCarthy le sait mieux que personne, est que l'Irlande ne sait pas évoluer dans ce registre. Coeur, abnégation, solidarité, impact athlétique demeurent ses principales – et seules – armes. James McClean, milieu de terrain de Stoke, ne fait d'ailleurs pas de mystère. «Je me moque bien de n'avoir que 10% de possession et de ne gagner que 1-0 sur un autogoal! Les trois points, il n'y a rien d'autre qui compte. Tu obtiens du crédit par la victoire. Si tu joues bien mais que tu es battu, tu restes à la maison et regardes les grands tournois à la TV.»
Les quatre premières rencontres de cette campagne ont du reste mis en lumière les problèmes offensifs des Irlandais, lesquels n'ont par exemple marqué que trois fois en deux confrontations face à Gibraltar. Le chiffre est éloquent: lors des 16 derniers matches en compétition de la sélection de McCarthy, soit depuis 2017, les Boys in Green n'ont inscrit que douze buts.
Et rarement par ses attaquants. Du reste, aucun des quatre artificiers retenus pour ce rassemblement (David McGoldrick/Sheffield Utd, Callum Robinson/Sheffield Utd, Scott Hogan/Stoke et James Collins/Luton) n'a encore réussi à marquer au plus haut niveau international. Un rôle qui est normalement dévolu à Shane Long, lequel, dans une impasse totale à Southampton, n'a toutefois pas été convoqué par McCarthy.
Le sélectionneur se montre alors également, comme McClean, très pragmatique. «Peu importe qui marque, tant que l'on marque», relève-t-il avant d'évoquer les qualités de l'équipe de Suisse. «Nous avons étudié le jeu de l'adversaire. Tout semble passer par Xhaka. C'est une équipe qui aime contrôler le jeu, dominer. Nous devrons aussi être bons avec le ballon car les Suisses sont bien organisés, défendent bien, avec une ligne de cinq.»