Malgré le report du Championnat d'Europe à 2021, l'UEFA a maintenu sa version «esport» qui se jouera en ligne ce week-end, pour «atteindre un nouveau public, consommant le sport de façon totalement différente».
Des équipes de deux joueurs de «simple en découdront sur Pro Evolution Soccer, avec un match d'appui en cas d'égalité. L'enjeu ? Un titre prestigieux, mais aussi un «prize money» de 40'000 euros pour les gagnants, une somme non négligeable pour des joueurs dont le salaire mensuel en club varie entre 2000 et 6000 euros.
La compétition entre les 16 nations qualifiées devait avoir lieu en «physique» à Londres entre les demi-finales et la finale de l'Euro-2020 dans une ambiance surchauffée. Mais la crise sanitaire a bouleversé les plans.
Une alternative
Dans un contexte d'arrêt quasi généralisé des compétitions, les fans de foot sont-ils prêts à suivre l'eEuro ? «On a vu la multiplication de compétitions de esport lors des deux-trois derniers mois car c'était une alternative pour les fans et les sportifs», explique Guy-Laurent Epstein, directeur marketing de l'UEFA.
M. Epstein évoque ainsi les exemples de la Formule 1 et du tennis «qui ont eu une audience assez significative». «On se rend compte finalement que les fans sevrés de sport seraient prêts à regarder des compétitions de esport alors qu'ils ne l'avaient jamais envisagé avant», ajoute-t-il.
Avec une diffusion «la plus globale» possible via ses diffuseurs TV habituels, les canaux numériques de ses sponsors et les réseaux sociaux de ses fédérations membres, l'objectif de l'UEFA est de réunir «minimum 4 millions de personnes en cumulé sur les deux jours» du tournoi. Pour cela, l'instance mise sur l'engouement de «pays qu'on n'a pas l'habitude de voir en phase finale de nos compétitions habituelles», comme le Luxembourg, et un format attrayant où chaque participant joue avec la nation qu'il représente.
Investir dans le futur
Au lieu de voir l'émergence du esport, notamment via des jeux comme Fornite ou League of Legends, comme «un risque» concurrentiel, l'UEFA veut plutôt s'en saisir «comme une opportunité» de rayonnement pour ses «compétitions majeures», à l'image de la Ligue des champions qui possède aussi son e-tournoi depuis 2019.
«On s'engage avec le esport pour compléter ce que l'on fait au niveau du football réel», explique M. Epstein. «On va continuer à investir dans le futur, aucun doute là-dessus. Je pense qu'il y aura un gros boom suite à cet eEuro».