Le «Silenzio Stampa» décrété par Paolo Tramezzani vendredi au lendemain de la défaite 2-0 concédée devant Lucerne qui relègue le FC Sion à la place peu enviable de barragiste traduit bien la situation d'urgence.
Il est vraiment minuit moins une pour le FC Sion qui s’apprête à défier le leader Saint-Gall de Peter Zeidler dimanche dans une rencontre perdue d’avance, du moins sur le papier.
di 05.07. 15:10 - 19:30 ∙ blue Sports Live ∙ Le direct: FC St-Gall 1879 - FC Sion
L'événement est fini
Retracer le fil de l’histoire pour comprendre comment le FC Sion peut, malgré un budget que la plupart des clubs de Super League lui envie, se retrouver dans un tel marasme est désolant. Une succession d'incohérences a rythmé la vie du club pour nourrir un feuilleton qui fait depuis des années les délices de la presse de boulevard.
La question de savoir quel fut le péché originel demeure toutefois sans réponse. Le renvoi de Peter Zeidler en avril 2017 à un mois de la seule finale de Coupe de Suisse perdue par le FC Sion à ce jour? La confiance bien trop vite marchandée à l’automne à Stéphane Henchoz qui aura cueilli 17 points en 13 journées, contre 7 en 14 journées à ses différents successeurs?
«Il y a d’autres raisons qui expliquent pourquoi on en est là», se désole Johann Lonfat. Victorieux d’un titre national et de trois Coupes de Suisse avec le FC Sion entre 1992 et 1998, l’Octodurien en propose une autre parfaitement sensée: le transfert pour près de 20 millions de francs de Matheus Cunha en 2018 à Leipzig alors que le Brésilien n’aura évolué qu’une seule saison en Valais.
Au fond de la classe
«Cette manne qu’un joueur de moins de 20 ans a rendue possible a incité le président à construire sa politique des transferts sur des achats spéculatifs. La construction de l’équipe n’est plus la priorité, explique Johann Lonfat. Dans un club comme le Servette FC, l’entraîneur émet ses souhaits, le directeur sportif s’efforce de les combler et le président valide. A Sion, c’est comme si l’entraîneur se retrouvait au fond de la classe. Il doit faire avec les moyens du bord.»
Ceux de Paolo Tramezzani aujourd’hui sont bien limités. L’entraîneur italien en est réduit à donner les clés du camion à deux joueurs en fin de contrat le 2 août et qui avaient été dans un premier temps congédiés au printemps. Meilleurs buteurs du club avec respectivement 9 et 6 réussites, Pajtim Kasami et Ermir Lenjani sont depuis le restart les deux seuls joueurs vraiment capables de porter le danger devant la cage adverse.
Deux joueurs qui, faut-il le préciser pour souligner encore la «spécificité» du FC Sion, ne sont pas des attaquants de formation. Kasami est un no 8 «box to box» et Lenjani un latéral.
«La dynamique la plus négative»
«Des clubs en danger, le FC Sion est celui qui présente la dynamique la plus négative, poursuit Johann Lonfat. Venir à Tourbillon s’apparente aujourd’hui à une course d’école. On vient y prendre les trois points bien trop facilement. Où est le pressing qu'une équipe à domicile se doit d'imposer? Le plus inquiétant à mes yeux réside dans un potentiel offensif trop limité. On manque de liant. On manque de force de pénétration dans les trente derniers mètres.»
Le consultant de Teleclub reconnaît toutefois un léger mieux sur le plan défensif. «Même si quelques couacs subsistent, le fait de jouer à nouveau avec une défense à quatre procure une meilleure assise», remarque Johann Lonfat.
Dimanche à Saint-Gall face à un entraîneur qui a vécu son limogeage de 2017 comme un véritable traumatisme, le FC Sion espère pouvoir compter sur Bastien Toma. Absent depuis le restart, l'international M21 peut, par son abattage, et sa faculté de jouer entre les lignes, insuffler un autre visage à l’équipe.
Il n’a sans doute pas l’aisance technique d’Anto Grgic, qui sera suspendu dimanche, mais l’état d’esprit qu’il témoigne depuis ses débuts en 2017 à 18 ans en première équipe peut réveiller ce FC Sion moribond. Mais dépêche-toi Bastien, il est minuit moins une, rappelle-toi!