Le FC Lausanne-Sport est tombé dans le piège du FC Sion dimanche au Stade de la Tuilière (1-3). Le tranchant valaisan, l'inefficacité vaudoise et le détonateur Baltazar : voici les trois points à retenir du derby romand de la 24e journée de Super League.
On a aimé...
... l'esprit tueur du FC Sion. Après une semaine mouvementée ponctuée par le licenciement de l'entraîneur Fabio Grosso vendredi, les joueurs de Tourbillon ont relevé partiellement la tête dimanche à la Tuilière. Partiellement car tout ne fut pas parfait du côté valaisan. Mais l'essentiel est là : la victoire et trois points précieux dans la lutte contre la relégation. S'ils ont été dominés dans le jeu par des Lausannois plus entreprenants, les Valaisans ont toutefois su faire mal à leurs adversaires au moment opportun. Ainsi, ils ont eu la bonne idée de cueillir à froid les locaux dans les premiers instants de chaque mi-temps, Baltazar sonnant la charge à deux reprises (6e et 50e).
Combatifs, les hommes de Christian Constantin ont su faire le dos rond dans une première période où ils ont été principalement privés de ballon. Attendant précieusement leur heure, ils n'ont pas tremblé au moment de conclure. Tout le contraire de leurs adversaires. Et si on s'attendait à voir un club rouge et blanc souffrir en fin de rencontre avec un but d'écart, celui-ci s'est définitivement mis à l'abri sur une tête rageuse Birama N'Doye suite à un corner d'Anto Grgic (71e). Une troisième réussite qui a complètement stoppé l'allant lausannois, incapable de produire à nouveau sa jouerie. Blessé, le FC Sion a montré qu'il avait du caractère et qu'il en voulait. Néanmoins, le club valaisan n'est pas encore soigné. Il a désormais une semaine complète pour préparer au mieux - et plus sereinement ? - son futur duel, un derby du Rhône dimanche prochain à domicile contre le Servette FC.
On a moins aimé...
... le manque de tranchant des Lausannois dans la zone de vérité. Après une invincibilité de quatre rencontres en championnat (3 victoires et 1 nul) et une attaque retrouvée (8 réussites), les joueurs vaudois sont retombés dans leurs travers dimanche. Et ils l'ont payé cher. Ils ont ainsi été incapables de passer l'épaule face à des Valaisans en crise malgré une domination marquée pendant les 70 minutes initiales du match et plusieurs occasions franches. Les hommes de Giorgio Contini se sont montrés maladroits dans les 20 derniers mètres et ont joué avec la malchance, en témoignent les tirs de Gabriel Bares (14e) et de Cameron Puertas (86e) qui n'ont trouvé que la base des montants du portier Kevin Fickentscher.
De plus, les Lausannois sont passés totalement à côté de l'entame de chaque mi-temps. Ils ont en effet été surpris à deux reprises par Baltazar (6e et 50e), alors qu'ils venaient à peine de revenir des vestiaires. Une carence mentale ? "On a été trop naïfs, surtout sur l'ouverture du score", confiait l'entraîneur Giorgio Contini à l'issue de la partie. Si Lausanne a prouvé qu'il était certainement la meilleure équipe dans le jeu, Sion a sans aucun doute remporté la bataille psychologique. Surtout lors des chocs romands en terres vaudoises. Le LS a ainsi concédé sa... 8e défaite de rang à domicile contre les Sédunois, sa dernière victoire sur son terrain remontant au 14 décembre 2013 à la Pontaise (3-1). Gageons que ce revers ne soit qu'une erreur de parcours pour une équipe bleu et blanc qui semblait avoir enfin trouvé son rythme en 2021.
Le facteur X
... Baltazar. Utilisé qu'à quatre reprises entre novembre dernier et le match de dimanche, le Brésilien de 20 ans a choisi le bon moment pour inscrire ses deux premiers buts de la saison. Placé en soutien des deux attaquants, Jared Khasa et Gaëtan Karlen, par l'entraîneur intérimaire Christian Constantin, Baltazar a été le détonateur du FC Sion. Il a ainsi mis en confiance toute son équipe dès l'entame du match en ouvrant le score rapidement (6e) après un joli travail préparatoire de ce même Khasa sur la gauche. Et comme si cela ne lui suffisait pas, le milieu de terrain offensif a réitéré son geste dès le début de la seconde période (50e) après un centre venu aussi de la gauche de Sandro Theler.
Alors que la formation valaisanne avait été largement dominée dans le jeu avant le thé, sa deuxième réussite a permis de libérer à nouveau ses coéquipiers. Avec son sang-froid devant la cage lausannoise, Baltazar a parfaitement illustré l'esprit de tueur avec lequel s'était déplacé le FC Sion. Il a prouvé qu'il était une solution fiable pour palier l'absence à ce poste de Luca Clemenza, qui sera éloigné des pelouses pendant six semaines environ en raison d'une entorse au genou droit. Une prestation à confirmer pour le natif de Jaragua s'il entend s'assurer une place de titulaire régulière dans un effectif sédunois dense.
