Football Luis Suarez quitte le Brésil par la grande porte, mais...

AFP

7.12.2023

A bientôt 37 ans, le «pistolero» est encore une fine gâchette: Luis Suarez a bouclé mercredi une saison aboutie avec le Gremio, au Brésil, qu'il quitte toutefois prématurément en raison de douleurs persistantes à un genou, laissant son avenir sportif en suspens.

Luis Suarez quitte le Brésil par la grande porte.
Luis Suarez quitte le Brésil par la grande porte.
IMAGO/Sipa USA

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Fin 2022, l'attaquant uruguayen avait signé un contrat de deux ans avec les «tricolores» de Porto Alegre, après un bref retour au bercail, au Nacional de Montevideo.

Il a finalement décidé de partir au bout d'une seule année, en raison de «douleurs chroniques» au genou droit, incompatibles selon lui avec le calendrier «intense» du football brésilien, où son équipe a disputé pas moins de 64 matches cette année.

L'ancien avant-centre de Liverpool et du FC Barcelone en a lui joué 54 au total, avec un bilan flatteur: 29 buts et 17 passes décisives toutes compétitions confondues.

Il a ainsi fait ses adieux au football brésilien mercredi soir, en marquant un doublé lors de la victoire 3-2 face à Fluminense, dont une panenka sur pénalty, et termine deuxième meilleur buteur du championnat national avec 17 réalisations.

Ce match s'est joué dans un lieu hautement symbolique pour les Uruguayens: le stade Maracana de Rio de Janeiro, où la Celeste a décroché son second titre mondial en 1950, face à une Seleçao pourtant largement favorite.

Triplé et remontada

L'épilogue de sa brillante carrière pourrait-il se joueur ailleurs? Il est question de l'Inter Miami, en Major League Soccer (MLS), dont le calendrier est plus clément et où il pourrait retrouver son ami des années Barça (2014-2020), Lionel Messi.

Mais «Luisito» préfère ne pas commenter ces rumeurs, se bornant à dire qu'il compte avant tout s'occuper de sa santé et de sa famille.

«A chaque fois que je me lève, le matin, ça me fait mal. Je suis têtu, j'ai encore envie de jouer, mais je ne sais toujours pas ce qui va se passer», a-t-il déclaré dimanche en conférence de presse.

Il venait de marquer le but de la victoire face au Vasco da Gama de Dimitri Payet et avait été ovationné par son public pour son dernier match à domicile avec Gremio.

Accueilli en héros à Porto Alegre, Suarez a largement contribué à la saison surprenante du club, qui a joué les premiers rôles pour son retour dans l'élite, après une année de purgatoire.

L'équipe du sud du Brésil a lutté pour le titre jusqu'à l'avant-dernière journée et fini deuxième, obtenant son billet pour la prochaine Copa Libertadores.

Même s'il a perdu en explosivité, l'Uruguayen a livré des matches de très haut niveau, dont un chef d'oeuvre le 9 novembre: un triplé en moins de 20 minutes pour une remontada épique 4-3 contre Botafogo, qui était alors leader du championnat et menait 3-1 à la pause.

Gremio a également atteint les demi-finales de la Coupe du Brésil, après avoir été sacré en début de saison champion de l'Etat du Rio Grande do Sul et de la supercoupe régionale, remportant ce dernier trophée grâce à un autre triplé de Suarez.

Mais l'apport du quatrième meilleur buteur du monde en activité va au-delà: dès son arrivée, le club a battu des records d'abonnements et de vente de maillots.

«Trop de douleur»

Les supporters et même des personnalités politiques locales ont tenté, en vain, de le faire revenir sur sa décision de quitter le Brésil un an plus tôt que prévu, annoncée dès juillet. Et ce malgré la perspective de jouer l'an prochain la Copa Libertadores, équivalent sud-américain de la Ligue des Champions.

«J'aurais bien aimé jouer cette compétition, mais c'est mon corps qui parle en premier», a-t-il encore expliqué.

Son problème au genou droit a commencé début 2020. Il avait été opéré à Barcelone et sa convalescence avait été perturbée par la pandémie de Covid-19.

Dimanche, lors d'un entretien à une radio uruguayenne, il a révélé suivre des séances de kiné deux heures par jour et jouer sous infiltration pour limiter la douleur.

De là à raccrocher les crampons? «J'ai besoin de repos, de bien réfléchir à  ce que je vais faire, car ce n'est pas facile de dire +basta+. Les footballeurs ne sont jamais prêts à prendre leur retraite».