Equipe de Suisse Murat Yakin déjà dans l'histoire de la Nati

ATS

16.11.2021 - 14:17

16.11.2021 - 14:17

Moins de trois mois ont suffi à Murat Yakin pour devenir le nouveau «boss» du football suisse. Le Bâlois a mené à bien une mission que l'on croyait impossible: devancer l'Italie, Championne d'Europe en titre, dans la course à la qualification directe pour la phase finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar.

Moins de trois mois ont suffi à Murat Yakin pour devenir le nouveau «boss» du football suisse.
Moins de trois mois ont suffi à Murat Yakin pour devenir le nouveau «boss» du football suisse.
Keystone

Victorieuse 4-0 de la Bulgarie lundi soir malgré l'absence de... sept des onze titulaires «bourreaux» de la France le 28 juin dernier en huitième de finale de l'Euro, la Suisse de Murat Yakin a signé pratiquement le même exploit que l'équipe de la Coupe du monde 1994 de Roy Hodgson qui avait soufflé la qualification pour les Etats-Unis au Portugal.

Sans être encore l'égal de Vladimir Petkovic qui demeure toujours le plus grand sélectionneur de l'histoire, Murat Yakin n'est plus désormais regardé comme un entraîneur un brin trop dilettante comme l'avait fustigé Christian Constantin lors de leur collaboration infructueuse à Sion. Il est, aussi, devenu lundi soir le premier sélectionneur à ne perdre aucun de ses sept premiers matches pour battre le record établi par Paul Wolfisberg en 1982.



A la barre jusqu'en 2024

Sa science tactique, son flair qui l'a conduit à relancer Fabian Frei et a donné à Rome les clés de son attaque à un quasi-néophyte – Noah Okafor – et cette coolitude qui tranche avec la rigidité de son prédécesseur ont conquis tout le monde. Ses joueurs, bien sûr, avec lesquels il entretient un dialogue qu'il veut permanent sont sous le charme, comme ses dirigeants d'ailleurs. L'Association Suisse de Football (ASF) n'a pas, ainsi, tardé à annoncer la reconduction automatique de son contrat jusqu'à l'été 2024.

Murat Yakin est, ainsi, assuré d'être à la barre de l'équipe de Suisse non seulement lors la Coupe du monde au Qatar mais aussi lors de l'Euro 2024 en Allemagne. Avec 24 équipes admises en phase finale, la qualification de l'équipe de Suisse ne fait déjà aucun doute. On rappellera combien se qualifier pour une Coupe du monde est bien plus ardu que pour un Euro comme doivent le reconnaître aujourd'hui les Portugais et les Italiens.



S'il admet que la chance a accompagné la Suisse lors de cette campagne avec les deux penalties ratés par Jorginho qui auraient dû permettre à l'Italie de classer l'affaire, Murat Yakin aurait toutes les raisons de tirer la couverture à lui sans cette humilité qui le caractérise. Sa maîtrise lors des six matches de qualification qu'il a dirigés fut épatante.

La manière avec laquelle il a su faire face à l'avalanche de forfait force le respect. «Il convient toujours de trouver des solutions aux problèmes que l'on peut rencontrer», répète-t-il. On l'a vu avec la confiance accordée à Frei et à Okafor. A Ruben Vargas aussi. Mais son coup de maître fut d'avoir bâti «le» système qui offre à Xherdan Shaqiri son meilleur rôle.

Placé en soutien direct de l'attaquant, Noah Okafor vendredi à Rome et Mario Gavranovic lundi à Lucerne, Xherdan Shaqiri a démontré pourquoi il était bien un joueur d'exception. Peut-être le plus grand de l'histoire du football suisse avec Stéphane Chapuisat. «Il est génial», lâche Murat Yakin qui prie pour que l'homme aux 100 sélections sera dans les mêmes dispositions dans une année au Qatar malgré la situation complexe qu'il connaît à Lyon.

Des choix déchirants

S'il conserve ce schéma en 4-4-1-1 avec deux ailiers forts aux côtés des deux milieux axiaux, Murat Yakin sera très vite confronté à des choix déchirants. Si Granit Xhaka retrouve l'intégralité de ses moyens, il y aura, ainsi, un homme de trop en ligne médiane.

Qui de Remo Freuler ou de Denis Zakaria fera les frais du retour du capitaine ? En attaque, peut-on désormais se priver des services de Noah Okafor même si Haris Seferovic revient dans le jeu ? «Le premier critère sera celui de la performance», lance avec force Murat Yakin. Pour le sélectionneur, le jeu sera complètement ouvert quitte à laisser sur le banc des cadres.



Une douce revanche

La prochaine échéance de l'équipe de Suisse tombera en mars. Elle jouera, en principe, deux matches amicaux. Selon l'ASF, rien n'est encore tranché. La possibilité de participer à un tournoi à quatre existe. En juin, la Suisse disputera quatre rencontres dans le cadre du tour préliminaire de la Ligue des Nations dont le tirage au sort aura lieu le 16 décembre prochain à Montreux. Il y aura ensuite deux autres journées pour ce tour préliminaire en septembre avant les trois coups de la Coupe du monde le 21 novembre 2022.

«Elle est encore loin cette Coupe du monde», glisse Murat Yakin. Le sélectionneur attend sans doute le tirage au sort du 1er avril à Doha pour être habité par la magie d'une compétition qu'il n'a pas eu la chance de disputer comme joueur.

Sa «malchance» fut de dérouler sa carrière internationale riche de 49 sélections durant la dernière décennie maudite du football suisse entre 1994 et 2004. Oui, Murat Yakin peut voir dans cette qualification comme une douce revanche.



ATS