Murat Yakin s'est confié à Keystone-ATS au lendemain du tirage au sort du Mondial 2022. «Si nous passons ce premier tour, bien des choses seront alors possibles», lâche le sélectionneur de la Suisse.
Au lendemain d'un tirage qui place la Suisse dans un groupe fort relevé avec le Brésil, la Serbie et le Cameroun, Murat Yakin est resté sur sa posture de vendredi: le défi qui sera proposé à son équipe au Qatar sera exaltant.
Le sélectionneur formule presque une promesse aux supporters suisses: «si nous passons ce premier tour, bien des choses seront alors possibles pour l'équipe de Suisse», dit-il. Le Bâlois nous offre le droit de rêver.
Murat Yakin, avec une nuit de recul, quel regard portez-vous sur le résultat de ce tirage au sort?
«Nous serons confrontés à un immense défi. Nos trois adversaires seront redoutables. C'est une certitude. Mais l'équipe de Suisse n'a cessé de progresser ces dernières années. Elle a gagné aussi en expérience. L'an dernier, elle a disputé un tournoi (réd: l'Euro) pas seulement pour le jouer. Elle a démontré qu'elle pouvait aussi aller très loin dans une phase finale. Je pense que les Brésiliens, les Serbes et le Camerounais le savent parfaitement. Et qu'ils doivent aussi nourrir quelques craintes à l'idée de nous affronter.»
Quelle sera la marche d'approche jusqu'au premier match, contre le Cameroun le 24 novembre?
«Nous aurons bien sûr la Ligue des Nations face au Portugal, à l'Espagne et à la République tchèque, avec quatre matches en juin et deux en septembre. Face à une telle opposition, l'équipe sera déjà confrontée à un très beau challenge. Ensuite, nous jouerons très probablement un match amical, sans doute à Dubai, avant de rencontrer le Cameroun. Comme nous entrerons en lice seulement le quatrième jour du tournoi, nous devons saisir l'occasion de disputer une dernière rencontre de préparation. J'y tiens énormément. En ce qui concerne l'étude des adversaires, nous pourrons observer le parcours de la Serbie en Ligue des Nations (ndlr: elle affrontera la Suède, la Norvège et la Slovénie) et je pense que le Brésil et le Cameroun viendront cet été en Europe disputer des matches amicaux. Je ne sais pas si j'aurai la chance de les voir en live, mais je ne me fais aucun souci: notre cellule d'analyse est performante-»
Le nombre de joueurs appelés à figurer dans le cadre des équipes pour cette Coupe du monde n'est pas encore fixé: êtes-vous partisan d'une liste de 26 comme lors du dernier Euro?
«Oui, mais seulement si nous pouvons inscrire les 26 joueurs sur la feuille de match. En envoyer trois dans les tribunes comme à l'Euro n'est pas l'idéal. L'important est de doubler tous les postes. Partir avec 20 joueurs de champ et trois gardiens pour trois, quatre ou cinq matches ne me paraît pas déraisonnable. Mais je ne serais pas contre l'idée d'ajouter à cette liste un défenseur central ou un attaquant de plus.»
Avez-vous déjà en tête votre liste pour le Qatar?
«Honnêtement, je dois avouer qu'il n'y a pas beaucoup de positions qui sont ouvertes. Si les blessés reviennent, nous aurons vraiment une très belle équipe. Il y a des joueurs qui pourront s'appuyer sur l'expérience acquise et d'autres qui vont apporter leur fougue. Ainsi, l'avènement d'un Noah Okafor ne m'a pas surpris. Nous le surveillions depuis longtemps à Salzbourg. Il jouait, il marquait et il avait du rythme. Le 12 novembre à Rome face à l'Italie pour sa première titularisation, il a livré une performance qui était conforme à celles réalisées dans son club.»
Votre système de jeu s'articule aujourd'hui en 4-2-3-1. Or, dans ce système, il n'y a que deux places à mi-terrain. N'allez-vous pas vers un choix délicat avec Granit Xhaka, Remo Freuler et Denis Zakaria? Faudra-t-il écarter l'un de ces trois hommes?
«Il y a une chose qui ne changera pas dans l'équipe: c'est la défense à quatre. Nous jouerons toujours avec une ligne de quatre derrière. Devant la défense, tout est ouvert. On peut jouer en 4-2-3-1 bien sûr, mais aussi en 4-4-1-1. Joueront ceux qui seront en forme, ceux qui seront dans le rythme et ceux qui peuvent apporter quelque chose à l'équipe. Granit, Remo et Denis peuvent évoluer ensemble. Il faut être flexible. Le système de jeu ne m'interdira en aucun cas de les aligner les trois au coup d'envoi.»