Equipe de Suisse Mvogo: "Je joue et je ne jouerai que pour la Suisse!"

ATS

10.10.2018

En rejoignant le RB Leipzig à l'été 2017 et en décidant de représenter la Suisse plutôt que le Cameroun, le gardien fribourgeois Yvon Mvogo a prouvé qu'il n'a pas peur des défis. Et il espère avoir la possibilité d'en relever un contre l'Islande lundi prochain.

Yvon Mvogo: "Je me fixe des objectifs élevés comme m'imposer à Leipzig et en équipe de Suisse."
Yvon Mvogo: "Je me fixe des objectifs élevés comme m'imposer à Leipzig et en équipe de Suisse."
Keystone

"Je suis un homme de défis", clame-t-il avec raison. A 24 ans, Yvon Mvogo n'a pas, il est vrai, emprunté la voie la plus facile, la plus directe, pour conduire sa carrière.

Le Fribourgeois aurait pu, en effet, signer en 2017 dans un autre club que le RB Leipzig qui lui aurait offert l'assurance d'être le no 1. Dans le même temps, il aurait pu céder au chant des sirènes venu du Cameroun pour défendre les couleurs d'un pays où la concurrence est bien loin d'être aussi féroce qu'au sein de l'équipe de Suisse.

"Je ne m'interroge pas sur la pertinence de mes choix. Je n'y vois aucun intérêt, dit-il. Je me fixe des objectifs élevés comme m'imposer à Leipzig et en équipe de Suisse. Je mesure l'ampleur de la tâche qui m'attend. Mais elle ne m'effraye pas !"

Dans la peau du no 2

Membre du cadre de l'équipe de Suisse depuis trois ans, Yvon Mvogo se retrouve, comme en septembre dernier, dans la peau du no 2 derrière Yann Sommer en raison de la blessure de Roman Bürki et de la "disgrâce" de Marwin Hitz depuis son refus de figurer dans la liste des vingt-trois de la Coupe du monde. On aurait pu penser que son heure sonne enfin pour la rencontre amicale de Leicester contre l'Angleterre.

"Moi aussi, j'ai pensé jouer ce match, lâche-t-il. Mais le sélectionneur a maintenu sa confiance à Yann Sommer. Je dois respecter cette décision et continuer à tout donner à l'entraînement pour n'avoir aucun regret. A Leicester, Patrick Foletti (ndlr: l'entraîneur des gardiens de l'équipe de Suisse) est venu me dire qu'il était désolé. Il pensait sincèrement que je méritais de jouer."

D'une pierre deux coups

Il semble toutefois que cela ne soit que partie remise. On assure au sein du staff de l'équipe de Suisse qu'Yvon Mvogo sera titulaire lundi à Reykjavik contre l'Islande. Avec cette première sélection, Vladimir Petkovic fera d'une pierre deux coups: il récompensera à la fois les performances d'un joueur qui bénéficie désormais d'un certain temps de jeu à Leipzig et "liera" à jamais son destin à celui de l'équipe de Suisse.

Comme cette rencontre de Reykjavik revêt un caractère officiel, Yvon Mvogo, s'il la joue, ne pourra plus porter un autre maillot que celui de l'équipe de Suisse. "Mais encore une fois, il n'y a aucune équivoque, rappelle-t-il. Je joue et je ne jouerai que pour la Suisse !"

Précautions

La tentative du nouveau sélectionneur de Cameroun Clarence Seedorf d'attirer dans ses filets Dimitri Oberlin incitera toutefois Vladimir Petkovic à prendre toutes ses précautions. Un autre joueur pourrait être également au centre de la même "problématique". On veut parler de Florent Hadergionaj qui pourrait, quant à lui, évoluer pour le Kosovo de Bernard Challandes. Il est donc fort probable que le joueur de Huddersfield soit également de la partie en Islande.

"Je dois me montrer patient, glisse Yvon Mvogo devant cette éventualité de fêter sa première sélection en Islande. Depuis trois ans, je savoure chaque instant en sélection. J'ai la chance de m'entraîner avec deux grands gardiens, Yann Sommer et Roman Bürki. J'ai eu, aussi, la chance de vivre une Coupe du monde de l'intérieur. Une compétition qui a, à chaque match, véhiculé une immense ferveur".

Une Coupe du monde dont l'épilogue fut malheureusement bien triste pour l'équipe de Suisse. "Il a manqué quelque chose contre la Suède. Peut-être un exploit individuel, poursuit le gardien. Je comprends le dépit que nos supporters ont pu ressentir après cette rencontre. Je suis toutefois un peu étonné d'entendre parler de désamour. Il ne faut pas oublier tout le chemin parcouru pour atteindre ce stade des huitièmes de finale. Même si l'objectif était d'aller plus loin. Je crois enfin qui nous avons su reconquérir le coeur de nos supporters contre l'Islande à Saint-Gall. Nous n'avons pas arrêté d'attaquer lors de cette rencontre et je crois que le public a bien aimé..."

Ne rien lâcher

De retour de Russie, Yvon Mvogo a croisé à Leipzig le seul buteur de ce maudit huitième de finale de Saint-Pétersbourg: Emil Forsberg. "Il m'a dit qu'il avait de la peine à croire que la Suède ait pu gagner ce match", lâche le Fribourgeois. Pour l'instant, Yvon Mvogo ne joue avec le demi suédois que lors des rencontres de l'Europa League.

Après une première saison pratiquement "blanche", le transfuge des Young Boys est désormais titularisé lors des matches européens de l'actuel deuxième de la Bundesliga. "C'est toujours le Hongrois Peter Gulacsi qui joue le championnat, explique-t-il. Mais cet été, l'entraîneur Ralf Rangnick m'a assuré que le club comptait sur moi. Il m'a commandé de ne rien lâcher. Je suis sous contrat avec le RB Leipzig jusqu'en 2021. Je veux m'inscrire dans la durée dans ce club".

L'an prochain, le RB Leipzig sera entraîné par l'actuel entraîneur de Hoffenheim Julian Nagelsman. "C'est un entraîneur très jeune (ndlr: 31 ans) qui fait jouer les jeunes, assure Yvon Mvogo. Je veux croire qu'il me fera confiance."

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