Petkovic Petkovic: "Notre objectif est de constituer l'équipe en vue de l'Euro"

ATS

5.10.2020

L'heure de concrétiser? Un mois après des retrouvailles encourageantes, l'équipe de Suisse est à nouveau réunie pour un programme des plus chargés: la Croatie en amical mercredi, avant de se déplacer en Espagne (samedi) et en Allemagne (mardi 13) pour la Ligue des Nations.

Après plus d’un an d’absence, Petkovic a appelé Shaqiri à rejoindre les rangs de l’équipe nationale.
Après plus d’un an d’absence, Petkovic a appelé Shaqiri à rejoindre les rangs de l’équipe nationale.
Keystone

Il y a quelque chose de présomptueux. L'équipe nationale, qui s'est retrouvée ce lundi à Saint-Gall, s'apprête à jouer trois des nations les plus importantes du football mondial et cela ne semble effrayer personne.

Dans les limites du respect, bien sûr. Mais la confiance que Vladimir Petkovic affiche ces derniers mois n'est même pas ébranlée par le pedigree de ces adversaires. «Je suis optimiste, mais réaliste, soulignait le sélectionneur en conférence de presse vendredi. Nous voulons essayer de contrôler les matchs comme nous l'avons fait contre l'Allemagne.» La prestation de début septembre à Bâle a valeur de référence, le résultat (1-1) en moins.

C'est un peu le credo de Petkovic, depuis qu'il a démontré que l'équipe nationale était capable de performer même contre des sélections redoutables: le jeu légitime le discours et l'ambition. En ce sens, les deux premières sorties post-Covid, en Ukraine (défaite 2-1) et contre la Mannschaft, lui ont donné un certain crédit.

«En septembre, nous avons fait des progrès, a lancé le Tessinois. J'ai vraiment été impressionné par la manière dont nous avons joué.» Il n'a pas tort: les observateurs ont aussi été séduits par la volonté de s'appuyer sur des circuits courts ainsi que le pressing haut de Granit Xhaka et ses coéquipiers.

Le résultat comme marque de crédibilité

Et pourtant, il a manqué le résultat. Avec un seul point pour les deux premières rencontres de cette nouvelle Ligue des Nations, la Suisse aurait le droit de faire la fine bouche. Reste que cette compétition offre le double privilège d'affronter des équipes fortes sans que le résultat ne soit le critère d'évaluation absolu.

«Notre objectif est de continuer à constituer l'équipe en vue de l'Euro 2021 et de développer individuellement les joueurs», a ainsi pu rappeler Petkovic, qui n'était pourtant pas totalement satisfait le mois dernier.

Entre la rencontre amicale contre la Croatie de mercredi et les deux déplacements périlleux à venir ensuite, la Suisse a cependant l'occasion de franchir un cap. Il est audacieux de l'affirmer, mais ces trois rencontres demeurent des terreaux fertiles pour ce qui ne doit pas être qu'un exploit, sachant que l'Allemagne et l'Espagne poursuivent le même processus de (re)construction.

En clair, l'heure est venue de donner de la crédibilité aux performances, avec au moins une victoire. La théorie du beau perdant qui apprend peut en effet prendre du plomb dans l'aile assez rapidement.

Un contingent plus large

Certains arguments plaident pour la Suisse. Ils sont du moins de nature à offrir un surplus de confiance, qui ne sera pas de trop lorsqu'il s'agira de finir les occasions (tant de regrets contre l'Allemagne). Même si le constat est similaire pour les adversaires, l'équipe nationale arrive dans un état de forme meilleur qu'il y a un mois.

Tout le monde ou presque a repris la compétition (seuls Ricardo Rodriguez et Edimilson Fernandes n'ont disputé aucune minute en club cette saison) et ce n'est pas du luxe sachant que, en Ukraine, certains disputaient leur premier match officiel depuis près d'une demi-année.

Avec Xherdan Shaqiri

Aussi, l'effectif est a priori plus large aujourd'hui. Même si Kevin Mbabu, Breel Embolo, Renato Steffen, Michel Aebischer et Albian Ajeti manquent cette fois à l'appel et Denis Zakaria est encore juste physiquement, Eray Cömert, Fabian Schär (en théorie, lui qui est sorti touché avec Newcastle samedi), Remo Freuler, Fernandes, Cedric Itten, Mario Gavranovic et bien sûr Xherdan Shaqiri sont de retour.

Jordan Lotomba fait lui sa première apparition dans le groupe. Plus facile à gérer pour Petkovic et surtout plus de solutions, notamment au milieu de terrain pour accompagner Xhaka.

L'équipe de Suisse a quoiqu'il en soit rarement eu des semaines aussi excitantes que celle qui arrive, en termes d'adversité. Le moment est idoine pour passer à l'étape suivante: celle où le résultat sera en adéquation avec la manière. Sur la durée, l'un ne peut pas exister sans l'autre. Et inversement.

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