L'Espagne se reconstruit sous Luis Enrique. A l'heure de recevoir la Suisse samedi (20h45), elle se passionne pour Ansu Fati et Adama Traoré, deux profils bien particuliers.
C'est peu dire qu'ils fascinent. Et particulièrement Ansu Fati, qui fêtera ses 18 ans à la fin du mois, a explosé sur ce début de saison: trois buts en trois matchs de Liga sous le maillot de Barcelone, un autre pour sa première sélection A contre l'Ukraine en septembre et surtout une capacité à faire le geste juste qui en fait déjà un phénomène. Ou une attraction, au sens noble du terme.
Tout va très vite pour celui qui a émergé au Barça il y a moins d'un an. Mais tout laisse à penser que ce n'est de loin pas qu'un feu de paille, au contraire de tant de pépites catalanes passées avant lui (Bojan Krkic, Munir, Deulofeu...): «Il est habitué à attirer l'attention, relativise Luis Enrique. Il doit simplement grandir en tant que joueur et personne dans un environnement favorable, au sein de sa famille et de son club. L'important est de conserver l'humilité et la tranquillité.»
Pas évident quand on peut déjà prétendre à une place de titulaire en équipe d'Espagne sans être majeur. D'ailleurs, il faut s'attendre à le retrouver sur la pelouse contre la Suisse, probablement sur l'aile gauche du 4-3-3 privilégié par le sélectionneur. Ce dernier, arrivé après la débâcle de la Coupe du monde 2018 (élimination en 8e de finale par la Russie), mais, devant rester au chevet de sa fille, il avait laissé son poste à Robert Moreno durant une bonne partie de l'année 2019.
Adama Traoré, nouvelle coqueluche
Son retour est prometteur et permet de forger une nouvelle identité à cette équipe. L'entrejeu est toujours un élément central de la Roja, «le coeur de l'équipe» tel que décrit par le milieu d'Arsenal Dani Ceballos. Mais la recherche de la profondeur est un axe de travail important. Ansu Fati participe de ce renouveau, comme Adama Traoré, nouvelle coqueluche des suiveurs. Au moins autant pour son jeu tout en explosivité que sa carrure de footballeur américain. Et sans séance de musculation, dit-on.
«Son cas est spécial, admet Luis Enrique. Il ne soulève pas de poids, c'est une vérité. C'est sa génétique. Mais il ne faut pas s'y tromper: il a non seulement de la vitesse et un physique enviable, mais il est beaucoup plus habile que ce qu'il paraît.» Formé également au Barça, l'ailier de Wolverhampton (24 ans) a reçu sa première sélection contre le Portugal (0-0) en match amical mercredi. Sa capacité à faire des différences en un contre un est un atout non-négligeable, surtout lorsqu'il s'agit de débloquer des situations. Pas de quoi en faire encore un titulaire, a priori, mais la Suisse ferait bien d'être mise au parfum. Elle ne pourra pas le rater.