Une manifestation de supporters de Manchester United, qui ont envahi le stade d'Old Trafford, dimanche, a provoqué le report du match de championnat contre Liverpool, privant City d'un possible sacre avant sa demi-finale retour de Ligue des champions contre le Paris SG, mardi.
C'est l'une des répliques du séisme de l'éphémère Super Ligue, cette compétition privée voulue par plusieurs grands clubs dissidents, dont Manchester United, et rapidement avortée face à la mobilisation des supporters: les fans des Red Devils n'ont visiblement pas pardonné à leur direction de s'être brièvement engagée dans ce projet qui a menacé fin avril l'équilibre du football européen.
Détestée par une bonne partie du public, depuis le rachat par endettement du club en 2005, qui a plombé ses comptes de plusieurs centaines de millions d'euros à rembourser, la famille américaine des Glazer a commis une nouvelle erreur il y a deux semaines en participant au projet de Super Ligue.
Ils s'en étaient rapidement retirés avec tous les clubs anglais, présentant même des excuses dans une lettre ouverte et annonçant le départ à la fin de l'année d'Ed Woodward, le vice-président exécutif qui les représente, symbole de tous les maux pour les fans. Mais en vain.
De nombreux manifestants portaient, les couleurs vert et or, symboles de la protestation anti-Glazer car elles évoquent Newton Heath, club fondé en 1878 et qui allait devenir 24 ans plus tard Manchester United. Dans le même temps, des dizaines de supporters s'étaient massés devant l'hôtel où étaient réunis les joueurs, pour empêcher le départ des bus vers le stade.
Dans le stade
Plusieurs dizaines d'individus ont finalement réussi à s'introduire dans le stade deux heures avant le coup d'envoi prévu à 17h30, pour aller sur la pelouse et dans les gradins, toujours interdits aux supporters en raison de la pandémie de Covid-19.
Ils ont fini par ressortir et la police a dispersé aussi bien les manifestants autour du stade qu'en centre-ville, non sans quelques escarmouches.
«Nos supporters sont passionnés et nous reconnaissons totalement le droit à la liberté d'expression et aux manifestations pacifiques. Nous regrettons cependant le contretemps causé à l'équipe et les agissements qui ont mis d'autres fans, des employés et la police en danger», a cependant reproché le club.
Dans un communiqué séparé, la Premier League a déploré «les agissements d'une minorité vus aujourd'hui (qui) n'ont aucune justification».
Pas avant mi-mai
Le match ne devrait pas se tenir avant la mi-mai, prochaine date libre pour Manchester United qui ira défier l'AS Rome jeudi en demi-finale retour de Ligue Europa (aller: 6-2).
Les protestataires ont, en revanche, reçu le soutien de l'ancienne gloire du club Gary Neville, consultant sur Sky Sports.
«C'est un avertissement aux propriétaires de clubs de football que les supporters n'accepteront pas ce qu'ils ont fait (...). Ils ne font pas confiance aux propriétaires des clubs et ils ne les aiment pas», a-t-il résumé. «J'espère que les propriétaires ont vu qu'ils sont très déterminés», a-t-il conclu.
ATS