Peter Zeidler Peter Zeidler: "J'ai mes convictions et mes joueurs aussi"

ATS

18.6.2020

Il y a une forme de plongée dans l'inconnue. La Super League reprend vendredi (YB-Zurich à suivre gratuitement dès 20h15 sur Teleclub Zoom) avec treize journées à disputer en l'espace de quarante-cinq jours durant lesquelles tout peut encore se jouer.

Le coach du FC Saint-Gall, Peter Zeidler, préfère signifier sa «joie de reprendre».
Le coach du FC Saint-Gall, Peter Zeidler, préfère signifier sa «joie de reprendre».
Keystone

«C'est une aventure excitante!» Celui qui s'emballe est l'entraîneur du leader actuel du championnat. Peter Zeidler devrait être traversé par la pression et l'appréhension. Mais le coach du FC Saint-Gall préfère signifier sa «joie de reprendre». Tout en ignorant complètement ce à quoi il va être confronté: «Personne ne sait ce que ça va donner, observe l'Allemand. Aucun entraîneur, aucun président, aucun joueur n'a l'expérience de ce qui nous attend. Ce n'est jamais arrivé avant.»


Allusion à un calendrier chargé comme jamais, forcément. Mais référence aussi à un monde toujours particulier, où le huis clos sera la règle, l'élément de contexte avec lequel tout le monde devra composer. Est-ce que cela favorise Saint-Gall, en tête du classement mais avec autant de points que son dauphin Young Boys? Probablement pas, connaissant la ferveur habituelle de son public. Les Brodeurs ne seront pas les seuls à en souffrir.

«J'ai mes convictions, mes joueurs aussi»

L'enjeu devrait finir par dévier l'attention. Car il est prégnant à tous les étages, et notamment en haut. Troisième, Bâle est tout de même à cinq points des deux premiers. Mais il y a encore un gros tiers du championnat à disputer. Et c'est à se demander si Saint-Gall, si en verve avant l'interruption, sera en mesure de tenir le rythme infernal qui l'attend.

Contrairement à ses deux adversaires directs, il a une pression relative: «Je crois que nous avons mérité d'être sur le podium jusqu'ici, juge simplement Zeidler. Qu'est-ce que serait une saison réussie pour nous? Finir troisièmes? Quatrièmes? Nous ne nous sommes pas fixé d'objectifs concrets, mais nous aimerions bien rester sur le podium.» La vie semble facile en Suisse orientale. Mais il faut dire que le FCSG peut se reposer sur des principes bien cadrés, qui permettent de se garder quelques certitudes.


Problème: ceux-ci se basent beaucoup sur l'intensité et l'énergie dépensée. Comment s'assurer de pouvoir répéter ces efforts avec des matches autant rapprochés? «Franchement, je ne sais pas, admet le coach passé par Sion. Je suis conscient qu'on pourrait devoir changer certaines choses. J'essaie d'y réfléchir, d'anticiper. Mais nous partons dans l'idée de conserver les mêmes principes et d'essayer d'imposer notre façon de jouer. Est-ce qu'on devra s'adapter? Ce que je sais, c'est que j'ai mes convictions et mes joueurs les ont aussi.»


Quoiqu'il en soit, il paraît à peu près sûr que Zeidler devra faire quelque chose auquel il n'était pas habitué: faire tourner son effectif. «Le fait d'avoir peu de rotation nous a permis de créer des automatismes, justifie-t-il. Mais là, nous devrons utiliser beaucoup de joueurs. Il y a plusieurs jeunes qui auront du temps de jeu, je pense. Je sais que je peux compter sur eux, parce qu'ils connaissent leur poste, ils le pratiquent à l'entraînement.» La crainte est relative: l'homme a déjà lancé plus d'un joueur, à Saint-Gall et ailleurs.

YB favori?

Reste que la profondeur de banc saint-galloise n'est pas celle de son concurrent direct. Plus facile de faire un changement lorsqu'on peut remplacer Jean-Pierre Nsame par Guillaume Hoarau ou Christian Fassnacht par Miralem Sulejmani.


De quoi faire d'YB un évident favori au titre: «Ca, ce sont des théories pour les observateurs, élude Gerardo Seoane. Mais c'est vrai que nous n'avons plus de blessés, avec beaucoup de joueurs à disposition. Mais toutes les équipes ont un contingent de vingt joueurs. Après, nous avons peut-être plus de qualité globale que d'autres.»

D'ailleurs, l'entraîneur bernois apparaît comme le grand «gagnant» de cette longue interruption. Le double champion de Suisse en titre a pu récupérer plusieurs éléments importants, sur la touche au moment de l'interruption (Sierro, Lotomba, Camara, Sörensen, Aebischer notamment).

Les meilleures dispositions possibles avant de lancer «le sprint final» caractérisé par Seoane. «On ne commence pas un nouveau championnat, lance le coach. Il faudra essayer de retrouver le plus vite possible les mêmes sensations. Il y aura sûrement besoin d'un ou deux matches pour être en pleine forme. Mais il sera important d'être à chaque fois plus intense et jouer plus vite que l'équipe adverse.» Voilà qui sera sans doute la clé pour performer: parvenir à remettre à chaque fois du rythme tout en sachant l'encaisser.

Cela prévaudra aussi aux autres étages du classement. Dans la lutte pour l'Europe où le contingent limité de Servette pourrait souffrir face aux retours de Zurich et Lucerne ou dans celle pour le maintien entre Sion, Thoune et Neuchâtel Xamax. La cadence sera infernale, mais elle garantit beaucoup de suspense. Excitant, malgré tout.

Tous les matches de la Raiffeisen Super League sont à suivre en direct sur Teleclub.

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