Fort d'une riche expérience dans la gestion sportive, Jean-François Collet se propose, à 51 ans, de moderniser l'ASF, dont il brigue la présidence.
Le candidat de la SFL en est persuadé: son profil et son curriculum vitae plaident en sa faveur.
«J'ai beaucoup plus d'expérience que les autres candidats (ndlr: Dominique Blanc et Kurt Zuppinger) dans des domaines centraux. Mes concurrents n'ont jamais eu à négocier de droits télévisuels et de contrats de sponsoring ou n'ont jamais dû organiser des compétitions de grande envergure», insiste le Vaudois, actif dans tous ces domaines depuis plus de vingt ans.
Patron de club et de tournois
Ce parcours professionnel dans le monde du sport, Collet veut en faire son atout majeur. Ce Morgien, diplômé HEC à Lausanne, oeuvre dans cet univers du marketing sportif international depuis 1997 et ses débuts chez IMG. En 2000, il fonde avec Ernest Späth, l'ancien époux de Dona Bertarelli, la société Grand Chelem Management et devient patron du tournoi ATP de Gstaad en 2006 (il est également le à la tête du tournoi WTA de Lausanne) puis propriétaire du FC Lausanne-Sport en 2007.
«Nous sommes arrivés au LS quand le club était au bord de la faillite et avons dû investir un million de francs pour le sauver», rappelle Collet. Sous sa direction, les résultats ne sont pas tous bons, mais le club retrouve quand même la Super League et participe à l'Europa League. «J'ai toujours cru qu'il était possible de gérer un club de football comme une entreprise. Lors de chaque exercice, j'ai au minimum atteint l'équilibre financier et, quand j'ai vendu, il y avait 4 millions de francs dans les caisses du LS.»
Une cession à son ami et vice-président d'alors, Alain Joseph, qui en a amené une autre, en 2015, celle de Grand Chelem. Collet y travaille toujours, désormais à 60% avec un contrat s'achevant en 2021. «Le timing pour cette candidature est idéal», estime le Vaudois qui précise être arrivé à un moment de sa vie où il n'aurait plus besoin de travailler. «Si je me présente, c'est par conviction et par passion. Il est de bon goût de prétendre vouloir rendre au football ce que ce dernier nous a apporté, mais je n'ai aucun problème de dire que je le fais aussi parce que j'y vois un défi personnel très intéressant.»
La crainte du vote partisan
Diriger l'ASF est un challenge, mais atteindre la présidence, au préalable, en est un autre, et de taille. Surtout avec le mode électif, qui confère 28 voix à la SFL, 47 à la Ligue amateur (dont est issu Dominique Blanc) et 26 à la 1re ligue. Jean-François Collet en est persuadé: son plus grand ennemi est le vote partisan.
«J'ai rencontré plusieurs délégués de la Ligue amateur ou de la 1re ligue qui m'ont dit que j'étais le meilleur candidat mais qu'ils n'osaient pas voter pour moi pour demeurer loyal envers leur section. Si c'est comme cela que ça se passe, c'est grave. La seule question qu'il faut se poser est: 'qui est le meilleur?'. Si ce n'est pas moi, alors qu'on ne vote pas pour moi. Mais pour de bonnes raisons. Ce serait une erreur de penser que l'on défendrait les intérêts de sa section en n'élisant pas le plus qualifié, indépendamment de son appartenance.»