Cinq ans après sa première sélection – le 25 mars 2017 contre la Lettonie à Genève où il avait relayé Haris Seferovic à la 82e minute –, Remo Freuler s'est affirmé comme l'un des leaders de l'équipe de Suisse. A la veille de la rencontre de Prague contre la République tchèque, le Zurichois a tenu à se livrer pleinement pour donner du poids à son statut de cadre.
La Suisse ouvrira jeudi une nouvelle campagne avec cette troisième édition de la Ligue des Nations. Comment l'abordez-vous?
«Nous avons la chance de disputer six matches contre trois adversaires de valeur avant la Coupe du monde au Qatar. Nous ne sommes pas les favoris de ce groupe avec les présences de l'Espagne et du Portugal. Assurons notre maintien en première division dans un premier temps. Et prenons ensuite le plus de points possible...»
Avez-vous encore les jambes en cette fin de saison pour disputer quatre rencontres en onze jours?
«On peut toujours discuter sur la pertinence de fixer autant de matches en juin. Mais nous avons bénéficié de quelques jours de congé avant de nous retrouver à Bad Ragaz. Et au final, je suis convaincu que nous avons encore de l'essence dans le réservoir.»
Jeudi prochain à Genève, vous retrouverez l'Espagne onze mois après le quart de finale de l'Euro à Saint-Pétersbourg. Ce match sera-t-il, pour vous, une sorte de revanche après votre expulsion lors de ce quart de finale?
«Affronter l'Espagne est toujours un superbe défi à relever. Cette équipe qui mise exclusivement sur la possession est vraiment une très grande équipe. Sur le plan personnel, je n'ai pas de revanche à prendre. J'ai tourné la page depuis longtemps. J'ai eu l'occasion de discuter avec l'arbitre de cette rencontre lorsque j'ai joué avec l'Atalanta contre Leipzig.»
je 02.06. 20:10 - 23:00 ∙ RTS deux ∙ 170 min
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Et que vous a dit Michael Oliver justement?
«Il m'a demandé si je me souvenais de la scène... Bien sûr que oui. Il est sûr que je suis allé de bon coeur au contact. A mes yeux, infliger un carton rouge en quart de finale de l'Euro pour cette intervention est très dur. Michael Oliver m'a dit qu'il abondait dans le même sens. Au premier tour, ma faute valait le rouge selon lui. Mais dans un match à élimination directe, il a reconnu toutefois que le jaune s'imposait.»
Quelles sont pour vous les leçons de cet Euro?
«Nous avons, en quelque sorte, brisé le plafond de verre avec ce succès en huitième de finale contre la France. Mais il ne faut que cela reste un exploit sans lendemain. Cette victoire nous a insufflé une énorme confiance. Elle a prouvé que nous ne devions plus nourrir le moindre complexe face aux meilleures équipes du monde.»
Murat Yakin a succédé à Vladimir Petkovic après l'Euro. Qu'a-t-il apporté?
«Un jeu très compact, une défense qui ne concède pas beaucoup d'occasions et une très grande efficience dans le dernier geste. Nous sommes aussi capables de jouer selon plusieurs systèmes. Nous sommes plus flexibles.»
Comment vous situez-vous au sein de cette équipe?
«J'ai constaté que mon statut avait changé. Je le dois à mes performances. Je sais aussi que nous sommes tous confrontés à un devoir d'exigence. Il n'est pas aisé désormais de se faire une place dans cette équipe.»
Vous venez de prolonger votre contrat à l'Atalanta jusqu'au 30 juin 2025. Quelles sont les raisons d'un tel choix?
«Je me sens vraiment très bien à Bergame. Pour moi, l'Atalanta remplit toutes les cases même si nous ne sommes pas parvenus à nous qualifier cette saison pour une Coupe d'Europe avec notre huitième rang en Serie A. Nous sommes tombés dans une spirale négative après un premier tour qui avait été l'un des plus réussis de l'histoire du club. Maintenant, il faut repartir de l'avant pour figurer à nouveau parmi les quatre, six meilleures équipes d'Italie.»