Le football suisse est à nouveau endeuillé. Il pleure la disparition de l'un de ses plus grands joueurs en la personne de Roger Vonlanthen.
L'ancien sélectionneur de l'équipe de Suisse s'est éteint, apprend Keystone-ATS, en juillet dernier à Onex (GE) à 89 ans dans une discrétion qu'il aura cultivée jusqu'à son dernier souffle.
Attaquant au registre très complet et très fin, Roger Vonlanthen fut l'un des rares joueurs suisses à mener une carrière à l'étranger dans les années cinquante. Il fut, en effet, recruté par l'Inter Milan en 1955, une année après une Coupe du monde durant laquelle il avait su inspirer le jeu de l'équipe de Suisse. Après deux saisons à l'Inter, il fut transféré à l'Alessandria avant de revenir en Suisse, au Lausanne-Sports et au Servette FC.
Son passé de joueur et une carrière d'entraîneur enrichie notamment par l'épopée formidable des "Seigneurs de la Nuit" avec le Lausanne-Sports entre 1967 et 1972 l'ont conduit presque naturellement à la tête de l'équipe de Suisse en janvier 1977. Il est remercié après un échec prévisible dans le tour préliminaire de l'Euro 1980 qui avait vu la Suisse se mesurer à l'Allemagne, aux Pays-Bas et à la Pologne.
Confronté à l'hostilité de la presse alémanique qui avait sans doute trop vite oublié son passé glorieux aux Grasshoppers entre 1951 et 1955, Roger Vonlanthen a préféré alors rompre avec le football de haut niveau pour réserver ses conseils éclairés au club qui était devenu celui de son coeur, le CS Chênois.
Roger Vonlanthen était le dernier joueur vivant du "onze" de l'équipe de Suisse, qui avait disputé un légendaire quart de finale de la Coupe du monde 1954 à Lausanne, perdu 7-5 face à l'Autriche. Avant le Genevois, Eugène Parlier, Charles Casali, le capitaine Roger Bocquet, André Neury, Willy Kernen, Olivier Eggimann, Josef "Seppe" Hügi, Jacky Fatton, Charles "Kiki" Antenen, Robert Ballaman et Trainer Karl Rappan avaient disparu.