Les meilleurs ne font pas peur à Servette. La réception de Bâle dimanche (16h00) en Super League offrira l'occasion aux Genevois et à Timothé Cognat de s'exprimer à travers l'intensité.
«C'est presque plus facile pour nous d'affronter Young Boys ou Bâle. Ce sont des matchs rythmés, avec des espaces. On y trouve plus d'intérêt»: à 22 ans, Timothé Cognat ne se complaît pas dans l'apathie. Capitaine de l'équipe de France championne d'Europe M17 en 2015 (avec Dayot Upamecano, Jonathan Ikoné ou Luca Zidane), le Servettien a besoin de se défier. Il ne dénigre pas les autres, mais voilà, il préfère jouer les adversaires du haut de tableau.
Alors après Saint-Gall et Young Boys, enchaîner avec Bâle dimanche à la Praille lui donne de quoi s'exprimer. Même si la régularité de ses performances depuis le début de saison et en particulier depuis la reprise a démontré une capacité à performer dans tous les contextes. Mais ce n'est pas un hasard si on le remarque plus dans les belles affiches que dans celles où Servette s'oppose à un mur. Le joueur se nourrit de l'intensité et de la verticalité.
«Faire avancer le jeu»
«Ma première intention, c'est toujours de faire avancer le jeu», lance le Français. Cela cadre parfaitement avec l'évolution connue par l'équipe genevoise depuis le début de saison. Moins dans le contrôle et la possession, plus dans la transition et la prise de risques. Et dans la répétition des courses: «J'ai un bon cardio, c'est dans ma nature, j'ai toujours cette facilité à enchaîner les efforts.» Alors c'est souvent Cognat qui est ciblé à la récupération.
Ses capacités à remonter les ballons, à gagner des mètres et à hausser le rythme des rencontres incarnent une approche tactique qui fonctionne. «Je pense que je ne suis pas le seul de l'équipe à pouvoir le faire, mais c'est vrai que j'apporte de la vitesse au jeu. J'ai ce registre-là, qui me permet de faire ces courses vers l'avant.»
Cela cause des problèmes aux adversaires qui se découvrent. Depuis le début de saison, Servette a certes perdu trois fois contre Saint-Gall, mais son bilan est neutre contre Young Boys (une victoire, deux nuls, une défaite mercredi) et contre Bâle (une victoire, un nul, une défaite). Pour une équipe qui est encore néo-promue, cela n'a rien d'anodin.
Et maintenant, il marque
Timothé Cognat n'y est pas innocent. Formé à l'Olympique Lyonnais, Servettien depuis deux ans, il a pris de l'ampleur tout au long de la saison. Jamais vraiment discret, il se fait sentir dans les duels, malgré un déficit de taille (1m71): «Je n'ai plus peur d'aller au contact, je me sens plus à l'aise. Désormais, on ne me bouge plus facilement.»
Et puis il gagne en justesse, même s'il ne parvient pas toujours à faire fructifier tous ses efforts en raison d'une passe mal ajustée. «C'est quelque chose que j'améliore, mais plutôt parce que j'essaie d'avoir des déplacements plus justes, détaille-t-il. Avant, je faisais parfois des efforts un peu démesurés en allant n'importe où. Mais après, vu que je suis un joueur qui percute, il y aura toujours du déchet.»
Servette est prêt à vivre avec. Surtout que Cognat a enfin trouvé le chemin des filets, inscrivant ses deux premiers buts dans l'élite contre Sion et Lucerne fin juin. «Un déclic», dit-il. Sans doute aussi un argument de plus pour des clubs plus importants, alors qu'il est destiné à une carrière sous d'autres cieux que la petite Super League. «Je ne peux même pas dire que j'ai dans l'idée de partir, j'ai encore deux ans de contrat à Servette. Il y a encore cinq matchs à disputer, on verra ensuite», lâche Cognat, qui aura l'occasion d'attirer encore un peu plus l'attention.