Les clubs professionnels ont accueilli avec un soulagement certain les annonces faites par le Secrétariat à l'économie mardi. Le SECO devrait en effet autoriser en fin de semaine l'extension du recours au chômage technique pour les travailleurs liés par des contrats à durée déterminée.
De tels contrats qui sont justement ceux des joueurs, engagés pour un temps fixe par les clubs. Donc, ceux-ci n'ont pour l'heure pas le droit de mettre leurs joueurs au chômage technique. Les mesures dessinées par le SECO pour soutenir une économie mise à rude épreuve par la pandémie de coronavirus devraient changer cette donne. Privés de revenus par la suspension des championnats, les clubs professionnels ont déjà entrepris les démarches.
«J'ai commencé à proposer à mes employés une mise au chômage technique», confirme Christian Constantin, le président du FC Sion. «Nous sommes en train d'informer nos collaborateurs», acquiesce également Jean-François Collet, le propriétaire de Neuchâtel Xamax. Même son de cloche chez la troisième équipe romande de Super League, Servette. «Oui, nous avons déjà entrepris les démarches», répond le directeur général Constantin Georges.
Les employés sont en droit de refuser cette mise au chômage partiel. Certains joueurs, les mieux rémunérés, pourraient être tentés de le faire, puisque le plafond salarial garanti est de 12 500 francs et qu'ils ne toucheraient que le 80% de cette somme. Un refus serait alors un juste motif de résiliation par l'employeur, comme défini par un arrêt du Tribunal fédéral datant de février 2012.
Cette ouverture du chômage technique aux contrats à durée déterminée est attendue avec impatience par les clubs. Mais cette éventualité ne suffit pas à faire sauter de joie les directoires. Tout d'abord parce qu'il reste encore à obtenir la confirmation officielle de la mesure par le SECO (normalement vendredi). Mais aussi parce qu'il reste encore à savoir si le recours au chômage technique ne va pas «altérer la validité des contrats avec les joueurs», glisse un dirigeant de club un tantinet méfiant dès qu'il s'agit de traiter avec la FIFA.