La Suisse disputera une cinquième phase finale consécutive en Coupe du monde. A Lucerne, elle a battu 4-0 la Bugarie pour arracher à l'Italie la première place du groupe C.
Tenue en échec (0-0) à Belfast par l'Irlande du Nord, la «Squadra Azzurra» devra passer par la case des barrages pour rejoindre la Suisse l'an prochain. Elle devra gagner deux rencontres pour ne pas vivre le même traumatisme qu'en 2017 lorsque la Suède lui avait barré la route de la Russie.
Murat Yakin et ses joueurs seront, en mars prochain, bien loin de vivre l'infernal stress des barrages. Ils pourront préparer tranquillement cette Coupe du monde au Qatar avec le secret espoir de faire aussi bien qu'à l'Euro l'été dernier.
A Lucerne, les joueurs du nouveau sélectionneur ont parfaitement livré la marchandise. Même s'ils ont pris leur temps après une première période sans grande réussite, ils ont su élever leur niveau pour forcer la décision presque plus aisément que prévu.
Okafor: le facteur X
Emmenée par un grand Xherdan Shaqiri, la Suisse a su faire face à l'absence de sept titulaires grâce à un réservoir dont on était loin de soupçonner la richesse. Noah Okafor et Ruben Vargas ont ainsi su saisir leur chance au point de placer Murat Yakin devant des choix difficiles pour l'avenir. Les deux nouveaux venus ne vont-ils pas pousser un Haris Seferovic sur la touche ?
Appelé à la dernière minute pour pallier le forfait de Breel Embolo, Okafor est peut-être le grand attaquant que l'on attend depuis des lustres. A 21 ans, le joueur de Salzbourg conjugue à la fois puissance et finesse. Il a vraiment métamorphosé l'attaque de l'équipe de Suisse tant à Rome vendredi qu'à Lucerne.
11 corners bottés entre la 21e et la 45e, un poteau de Noah Okafor (45e) et une frappe trop centrée pour Mario Gavranovic (24e): tel fut le bilan de la Suisse dans une première période à sens unique. Face à une Bulgarie qui n'aura entretenu l'illusion que lors des cinq premières minutes avec un pressing très haut sur le terrain comme pour rappeler la magnifique équipe qu'elle fut il y a plus d'un quart de siècle, il y avait largement la place pour marquer des buts avant le repos.
L'inspiration de Xherdan Shaqiri et la puissance de Noah Okafor, qui a très vite basculé sur le flanc gauche après avoir entamé les débats à droite, ont insufflé l'élan attendu. Seulement, la Suisse a souffert de quelques défaillances individuelles, celles de Remo Freuler et de Kevin Mbabu pour ne pas les nommer. A la pause, la seule bonne nouvelle est venue de Belfast avec l'impuissance des Italiens devant le verrou irlandais.
Un immense Shaqiri
Tous les doutes furent toutefois levés à la reprise. Les Suisses ont réalisé un véritable festival offensif face, il est vrai, à un adversaire d'une insigne faiblesse. Noah Okafor (48e), Ruben Vargas (57e), Cedric Itten (72e) et Remo Freuler dans le temps additionnel ont inscrit les quatre buts qui envoient les Suisses au Qatar.
Une fois de plus, le coaching de Murat Yakin fut gagnant. Les introductions d'Itten et de Renato Steffen à la 68e minute furent déterminantes. Les deux jokers ont «inventé» le troisième but, «le» but en or dans la course à la qualification directe, avec la complicité de Xherdan Shaqiri.
Pour sa 100e sélection, le Balois a sorti le grand jeu. Passeur sur le 1-0 et sur le 4-0, il a livré le performance XXL que l'on espérait. Déjà brillant trois jours plus tôt à Rome, il a su imposer sa griffe sur pratiquement chaque attaque. On espère qu'il trouvera très vite à Lyon un rôle à sa mesure. Le brider comme il l'est depuis le début de saison en Ligue 1 est un non-sens.