Neuchâtel Xamax ne se maintiendra pas en Super League. Même si un infime espoir demeure sur le plan mathématique, les Xamaxiens ont subi la défaite de trop (4-1) à Genève face au Servette FC.
Il ne convient même plus de faire des calculs. La relégation de Neuchâtel sera probablement réglée mardi, si Sion ne perd pas son match en retard à Zurich. Ou alors ce sera pour l'avant-dernière journée de vendredi prochain. Mais avec de toute façon un débours de six points à deux matchs de la fin, plus rien ne peut sauver les Rouge et Noir.
Et il est légitime de s'interroger sur leur envie de croire à l'impossible. Dimanche, sur la pelouse du Stade de Genève, Xamax n'a pas existé. S'il a égalisé à 1-1 à la 35e minute, il ne le doit qu'à un cadeau de Steve Rouiller, dont le dribble en position de dernier défenseur n'a pas surpris Samir Ramizi. Ce dernier a pu décaler de manière décisive Raphaël Nuzzolo.
Un Xamax amorphe
Il s'agit de retenir cet instant. C'est bien le seul où le miracle fut une éventualité. Parce que Servette avait décidé d'offrir un cadeau, et il s'agissait probablement du moyen le plus efficace pour que Xamax ait encore de quoi rêver. Les Neuchâtelois ne pouvaient en tout cas pas compter sur eux-mêmes.
Car les hommes de Stéphane Henchoz n'ont à peu près rien fait d'autre (excepté une tentative à bout portant de Sakho à la 48e, bien sortie par Frick) pour parvenir à décrocher quelque chose d'encourageant. L'entraîneur des Rouge et Noir n'a pas cru en une révolution, tout juste a-t-il changé d'attaquant pour suppléer Nuzzolo (avec Ramizi) et sorti Léo Seydoux pour insérer Freddy Mveng au poste de latéral droit. Contre-nature, évidemment.
Les larmes du président Binggeli
Un doublé pour Stevanovic
Servette, disposé à aller chercher cette quatrième place qui ne peut plus vraiment lui échapper et qui l'emmènera en Coupe d'Europe s'est lui montré plus proactif, avec une équipe qui ressemblait à la meilleure possible. Et bien plus portée vers l'avant que celle d'un Xamax timoré, tellement moins joueur que lors de ses deux précédents matchs. C'est donc assez logiquement que les Grenat ont ouvert le score (21e). Sur une rapide ruée vers l'avant, menée par Miroslav Stevanovic, suivie d'une frappe d'Alves, que Walthert a repoussé vers Koro Koné. L'Ivoirien a inscrit là son neuvième but de la saison.
Après le match d'aujourd'hui, Stevanovic en est à huit. Le Bosnien a inscrit un doublé, en tout début de seconde période. Il a profité de deux inventions lumineuses de ses partenaires. Sur le 2-1, c'est Gaël Ondoua qui a cassé deux lignes d'une superbe passe pour trouver Koné, lequel a profité d'une absence de Neitzke (il venait de rentrer) pour servir le milieu droit genevois. Et puis, sur le troisième but servettien, c'est une talonnade de Kastriot Imeri qui a permis à Stevanovic de finir.
L'heure de jeu n'était même pas atteinte que déjà Xamax avait accepté sa mort (Cespedes a marqué le 4-1 à la 82e). Son baroud d'honneur tiendra encore quelques jours. Mais avec cette attitude-là, elle s'inscrira dans une implacable logique. Le miracle ne pouvait pas arriver deux fois, malgré le retour d'Henchoz.
YB et Nsame filent vers le titre
Si Xamax est aux portes de l'enfer, Young Boys se rapproche lui du paradis. La victoire 1-0 contre Lucerne permet aux Bernois de s'offrir une première balle de match vendredi, lors de son déplacement à Sion.
C'est évidemment Jean-Pierre Nsame qui a mis le club de la capitale sur la voie de son troisième titre consécutif. Le Camerounais a inscrit son trentième but de la saison (en autant de matchs disputés). Le record de Seydou Doumbia de 2010 en Super League est égalé. Mais quelque chose laisse penser que ce n'est pas prêt de s'arrêter là. Le Camerounais a surgi à la 72e minute pour reprendre cliniquement un centre de Michel Aebischer, un homme qui ne cesse de s'affirmer dans les rangs bernois.
A la faveur de ce succès, le double Champion en titre conserve cinq points d’avance sur le FC Saint-Gall, qui s’est imposé 3-1 la veille au soir à Zurich. Un succès à Tourbillon vendredi sera synonyme d’une passe de trois pour les Bernois. Un partage des points, s’il ne les couronnera pas de manière officielle, fera également leur affaire dans la mesure où leur meilleure différence de but les mettra à l’abri de toute mauvaise surprise lors de la «finalissima» du 3 août contre les Saint-Gallois.
Enfin dans le dernier match de dimanche, Bâle et Lugano ont partagé l'enjeu au Parc St-Jacques sur le score improbable de 4-4 . Menés trois fois au score, les Bâlois ont perdu dimanche leur ultime espoir de remporter ce championnat. On rappellera que seule une telle issue aurait assuré à l'entraîneur Marcel Koller la reconduction de son contrat.