Muraille infranchissable cette saison, Marc-André ter Stegen a congelé les attaquants de Liverpool en demi-finale aller de Ligue des champions (3-0). le gardien va devoir conserver son sang-froid pour protéger le FC Barcelone dans l'enfer d'Anfield, mardi au match retour.
L'imperturbable portier allemand (27 ans) est pour beaucoup dans l'excellente campagne du Barça, qui vise un retentissant triplé Liga-Coupe-C1, comme en 2009 et 2015.
Lors de la triple couronne décrochée il y a quatre ans, le jeune «MATS» partageait la cage catalane avec l'expérimenté Claudio Bravo: le Chilien était titulaire en Liga, l'Allemand en C1.
Mais depuis, l'ancien portier de Mönchengladbach où Lucien Favre l'avait titularisé à 17 ans au printemps 2011 donne sa pleine mesure dans les deux compétitions: ayant récemment conquis sa quatrième Liga, il est tout proche d'une deuxième finale européenne. Et face à Liverpool mercredi dernier, ses trois arrêts décisifs en début de seconde période sont un bon résumé de sa forme du moment: le calme Ter Stegen répond présent quand ça chauffe.
«Sa saison est extraordinaire», s'est enthousiasmé son entraîneur Ernesto Valverde. «C'est un joueur qui nous transmet tellement de tranquillité qu'il nous permet de nous stabiliser sur le terrain même quand l'adversaire nous agresse. Et il a toujours l'air de penser que rien n'est grave, même quand ça l'est.»
Succéder dans la cage à l'icône Victor Valdés, aussi bon à la main qu'au pied, était un sacré défi. «MATS» y est parvenu, témoignant une assurance bluffante dans ses relances balle au pied et multipliant les parades décisives dans des matches où, domination barcelonaise oblige, il lui arrive de ne toucher aucun ballon pendant de longues minutes.
Une star circulant en métro
«Il faut s'adapter à la manière de jouer du Barça», a expliqué l'imposant colosse (1,87 m, 85 kg). «Il faut toujours être attentif pendant les matches. C'est capital pour être prêt au moindre tir, car il y en a toujours un ou deux.»
L'international allemand (22 sélections), en concurrence avec l'icône Manuel Neuer en équipe d'Allemagne, a été opposé en Espagne au Slovène Jan Oblak (Atlético Madrid) pour le statut de meilleur gardien du Championnat. Mais cela ne lui fait ni chaud ni froid: «Je préfère gagner des titres collectifs», a-t-il modestement répondu.
Symbole de son adaptation réussie en Catalogne, Ter Stegen portait le brassard de capitaine mi-avril à Huesca (0-0) en Liga. Et l'opinion publique espagnole s'est amusée de voir cette star du foot mondial circuler tranquillement en métro à Barcelone, comme un Catalan lambda.
«Je suis un gars normal, j'aime être tranquille dans un café comme n'importe qui», a souri Ter Stegen. «J'aime vivre ici, je me suis bien intégré et prendre le métro me convient, c'est bien plus rapide. D'ailleurs il me reste deux voyages sur ma carte», a-t-il plaisanté.
Les supporters barcelonais, eux, n'ont pas peur de l'approcher: «Dans la rue, on me réclame le triplé», a-t-il raconté. «C'est une très belle chose, j'aime l'enthousiasme des gens.»
Peut-il guider son équipe jusqu'à la finale de Madrid le 1er juin ? En tout cas, le Barça peut compter sur lui pour garder la tête froide dans la bouillante ambiance d'Anfield.