Tommie Smith espère toujours des excuses de la part du CIO, plus de 50 ans après les JO de Mexico 1968. Il avait protesté contre les discriminations dont étaient victimes les noirs aux Etats-Unis en levant un poing ganté de noir après son sacre olympique sur 200 m.
Le CIO avait condamné ce comportement, le qualifiant de violation de sa charte et menaçant d'expulsion toute l'équipe américaine si Smith et son compatriote John Carlos – qui avait protesté de la même manière sur le podium dont il occupait la troisième marche – n'étaient pas renvoyés chez eux immédiatement.
Smith et Carlos, qui ne portaient pas de chaussures mais seulement des chaussettes noires montantes sur le podium comme symbole de la pauvreté, avaient été suspendus et interdits de compétition à vie. Lorsque l'agence DPA lui a demandé si le CIO lui avait déjà demandé pardon, Tommie Smith a répondu: «Non, le CIO n'a pas fait ça.»
Smith a ajouté qu'il serait encore aujourd'hui heureux d'avoir droit à des excuses ainsi qu'à une reconnaissance de son geste par le CIO, jalon dans le mouvement des droits civils. «Il n'est jamais trop tard pour une bonne action. Jamais», a lâché l'Américain, aujourd'hui âgé de 76 ans.
Tommie Smith se réjouit par ailleurs de voir des footballeurs professionnels mettre un genou à terre, notamment en Bundesliga. «C'est le changement», a-t-il souligné à propos du nombre croissant d'athlètes et d'équipes qui manifestent leur solidarité avec les manifestations antiracistes aux États-Unis. «Ces athlètes changent quelque chose en unissant leurs forces. Les gens le voient et comprennent la nécessité du changement», a-t-il expliqué.