Avant de défier l'Espagne et l'Ukraine en Ligue des nations, la Suisse se déplace en Belgique mercredi (20h45) à Louvain. Pour un match amical avec peu d'enseignements à tirer.
Ce pourrait être une affiche alléchante. Il y aurait même un petit goût de revanche pour ces Belges que la Suisse avait renversés (5-2) en novembre 2018 à Lucerne pour s'adjuger un billet pour le Final Four. «En termes de résultats, c'était le moment le plus fort jusqu'à maintenant», s'est ainsi rappelé Vladimir Petkovic. Sauf que mercredi, les produits auront beau être bons, il manquera beaucoup trop d'ingrédients pour rendre savoureux ce match amical.
Petkovic aurait préféré des équipes moyennes
Le contexte évidemment ne donne aucun relief à cette rencontre, qui a été déplacée du Stade du Roi-Baudoin de Bruxelles au Den Dreef de Louvain, à une vingtaine de kilomètres à l'est de la capitale belge. A huis clos, forcément, dans une enceinte qui peut contenir un peu moins de 10'000 personnes en temps normal. Et puis, au coeur d'un automne si chargé, où ce Belgique-Suisse est le sixième match d'une série de huit en deux mois, les préoccupations sont plutôt centrées sur les deux rencontres de Ligue des nations. Pour la Suisse, elles auront lieu samedi à Bâle contre l'Espagne, puis mardi prochain à Lucerne face à l'Ukraine.
Dans l'approche de Vladimir Petkovic et de ses joueurs, il subsiste tout de même l'idée de préparer au mieux ces prochaines échéances. Mais pas seulement. «C'est une situation extrême, a souligné le Mister. Mais nous devons nous en imprégner. Car lors des qualifications pour la Coupe du monde, en mars et en septembre prochains, nous aurons aussi des sessions de trois matchs en une semaine.» Sauf qu'enchaîner de tels adversaires n'est pas évident. Petkovic se serait volontiers passé d'une telle série: «J'aurais préféré que l'on affronte des équipes de calibre moyen dans ces matchs amicaux. Car en Ligue des nations, nous jouons déjà deux fois contre l'Espagne et l'Allemagne, qui sont deux autres équipes de top niveau.»
La Belgique, nation numéro un au classement FIFA, livrera en effet une opposition de qualité à la Suisse, même si elle est animée par des contraintes similaires. Elle reçoit par exemple l'Angleterre et la Danemark durant cette période internationale de novembre. Et elle doit faire face aux mêmes absences notables aussi, à commencer par celle d'Eden Hazard, qui a été testé positif au Covid-19 et qui n'a plus joué en équipe nationale depuis plus d'un an. Les Courtois, De Bruyne, Alderweireld, Vermaelen, Meunier, Witsel, Mertens et Lukaku rejoignent seulement mercredi le stage, alors que Carrasco, Castagne, Saalemaekers ou encore Trossard sont forfaits.
«Je suis un peu mathématicien»
Autant dire que cette rencontre amicale est aussi une bonne occasion d'offrir du temps de jeu à certains joueurs qui en ont habituellement moins en équipe nationale. Et d'en ménager d'autres, dont l'apport sera capital pour les rencontres à venir. «Je suis un peu mathématicien, a souri Petkovic. Il faut compter les changements, les minutes que l'on peut donner aux uns et autres.»
Le groupe de vingt-trois éléments partis en Belgique, après que Jordan Lotomba a été testé positif, placé à l'isolement mais pas remplacé, doit ainsi être celui qui devra encaisser les trois matchs en sept jours.
Comme face à la Croatie en octobre (défaite 2-1), il faut donc s'attendre à voir du brassage. Yvon Mvogo, par exemple, sera probablement appelé à garder les buts de la Suisse, comme Jonas Omlin l'avait fait le mois dernier.
Un choix parmi d'autres. Même s'il subsiste un défi d'importance, à ne pas prendre à la légère: gagner. L'enjeu n'est peut-être pas dans le résultat, mais dans la nécessité de retrouver une dynamique positive après un an sans victoire. «Nous voulons nous animer d'un sentiment positif avant les deux prochains matchs», a suggéré Petkovic. Histoire de dénicher une raison d'être à ce déplacement.