Super League Un championnat suisse où les pépites ne manquent pas

ATS

24.4.2020

La Super League a vocation à former des talents. Chaque année, le championnat suisse produit ainsi son petit lot de révélations. Bien qu'incomplète, la saison 2019/20 n'y a pas dérogé.

Leonidas Stergiou, Bastien Toma et Felix Mambimbi: trois Romands qui incarnent l'avenir du football suisse.
Leonidas Stergiou, Bastien Toma et Felix Mambimbi: trois Romands qui incarnent l'avenir du football suisse.
Keystone

Bonne nouvelle, la grande majorité des joueurs de moins de 21 ans (nés en 1999 et après) à avoir pu s'exprimer sont suisses. A l'exception notable de l'international kosovar Edon Zhegrova. Le Bâlois est l'un des dribbleurs les plus actifs de Super League.

Mais la Suisse couve aussi ses propres talents. Même si les plus intéressants partent vite, à l'instar de Noah Okafor, parti à l'hiver pour Salzbourg. Qui lui succèderont? Tour d'horizon avec l'aide des statistiques avancées (issues de la base de données Wyscout) et l'oeil avisé de Mauro Lustrinelli, sélectionneur de l'équipe de Suisse des moins de 21 ans.

Leonidas Stergiou (Saint-Gall)

Né en 2002, le défenseur central du FC Saint-Gall incarne peut-être mieux que quiconque le culot de l'équipe de Peter Zeidler. Dans une équipe saint-galloise dont l'approche consiste à défendre très haut et très loin de ses propres buts, Stergiou surprend par ses qualités dans la couverture de la profondeur. Sa justesse dans la lecture des trajectoires adverses lui permet d'être l'un des meilleurs «intercepteurs» de sa catégorie d'âge en Super League (6,3 fois par périodes de 90 minutes). «Il présente des valeurs physiques en termes de force et de vitesse impressionnantes, constate Lustrinelli. Mais il fait encore beaucoup d'erreurs de positionnement, qu'il compense grâce à sa bonne lecture.» Surclassé en équipe de Suisse juniors (avec les M19, alors qu'il a l'âge des M18), il incarne l'avenir du football suisse à ce poste.

Becir Omeragic (Zurich)

Il est le pendant de Stergiou dans l'axe de la défense de l'équipe de Suisse des moins de 19 ans. Lui aussi en avance sur sa catégorie d'âge, le Genevois du FCZ est devenu titulaire régulier (neuf rencontres disputées) en Super League cette saison, après des premières apparitions l'an dernier. Défenseur central moderne, sur les tablettes des plus grands clubs européens depuis déjà plusieurs années, Omeragic est de ces arrières qui osent prendre des initiatives balle au pied. «Il dégage une belle attitude, avec la tête toujours levée, relève Lustrinelli. Il donne l'impression qu'il est le patron. Il a eu beaucoup de blessures, mais il a un potentiel incroyable.»

Simon Sohm (Zurich)

C'est en février 2019, à Naples, lors d'un match d'Europa League, que Simon Sohm a obtenu sa première titularisation en professionnels (excepté un match de Coupe de Suisse). A tout juste 19 ans, il enchaîne désormais les matchs au coeur du milieu de terrain d'un FCZ qui manque parfois de stabilité. «Un monstre physique, qui prenait peu de risques au début. Mais il commence à prendre confiance», dit de lui Lustrinelli. Efficace à la récupération (plus de 8 balles récupérées par périodes de 90 minutes), on lui reconnaît de plus en plus aussi une certaine vision de jeu et qualité de passes verticales.

Bastien Toma (Sion)

Révélé lors de la saison passée, le Valaisan a pris une dimension supplémentaire au coeur du marasme sédunois. Parfois capitaine alors qu'il n'a que vingt ans, Bastien Toma est l'un des rares à permettre au jeu sédunois de se développer. «C'est un joueur qui donne beaucoup d'intensité, qui fait beaucoup de courses», identifie son sélectionneur. Son caractère le sert, notamment lorsque Ricardo Dionisio a insisté sur un pressing à la perte de balle intense à son arrivée, mais c'est pour son habileté à faire avancer les actions de son équipe qu'il s'est fait remarquer. Sa centralité se fait remarquer (il est le Sédunois qui a le plus touché le ballon cette saison avec Anto Grgic), puisque sans être le plus créatif, il est l'un des joueurs de Super League à amener le plus souvent la balle dans le dernier tiers. «Mais il doit faire plus de stats», relève Lustrinelli.

Nias Hefti (Thoune)

Arrivé de Wil en Challenge League l'été dernier, le joueur de côté, capable d'évoluer à tous les postes sur l'aile gauche, est une des rares satisfactions thounoises de la saison. Son activité l'amène à beaucoup provoquer (près de 5 dribbles tentés par match) et centrer (4,6 fois par 90 minutes), souvent vers Simone Rapp, qui représente la cible pour l'équipe de Marc Schneider. Pour Lustrinelli, cependant, «on n'a pas encore vraiment décidé quelle serait sa position. Il n'a pas encore les mécanismes pour bien défendre, mais il est très intelligent.»

Darian Males (Lucerne)

Son nom n'est pas encore beaucoup cité. Mais celui qui est né en mai 2001 est l'une des grandes révélations de la saison. Lancé par Thomas Häberli, couvé désormais par Fabio Celestini, l'international M19 s'affiche comme un joueur très créatif et capable de jouer entre les lignes adverses. Sa capacité à trouver des passes bien senties, dans l'intervalle, a fait le bonheur de Lucerne sur le début de l'année 2020. «Il a une bonne techniques des deux pieds et un physique intéressant», relève Lustrinelli. Ce gaucher incarne une formation lucernoise qui fonctionne, avec de nombreux jeunes sortis cette saison (Mistrafovic, Emini,...).

Felix Mambimbi (Young Boys)

Le Fribourgeois a l'avantage et le désavantage d'évoluer dans la meilleure équipe de Suisse. Son temps de jeu reste réduit (moins de 400 minutes sur le terrain cette saison). Mais il a déjà démontré des aptitudes à prendre les espaces qui lui sont proposés. «C'est un joueur qui peut jouer sur le côté ou devant, qui peut provoquer et chercher les duels, apprécie le sélectionneur des espoirs. Il porte en lui une intensité incroyable.» Vif et doté d'une technique en mouvement qui vaut le coup d'oeil, il est un talent à suivre.

Et ce n'est pas tout...

Ils sont plusieurs à mériter également une mention: Kastriot Imeri peine encore à trouver sa place dans un Servette qui tourne bien, mais en trois ans en première équipe et à pas encore vingt ans, il lui reste du temps. A Neuchâtel Xamax où il est prêté par Zurich, Maren Haile-Selassie a produit des choses intéressantes sur son côté droit et il peut avoir un avenir en Super League. On attend également de voir régulièrement Filip Stoijlkovic avec Sion, lui qui est arrivé de Wil à l'hiver. Enfin, Betim Fazliji (Saint-Gall) ou Orges Bunjaku (Bâle) ont tout pour s'imposer à terme dans l'élite. Une première division dans laquelle le retour probable d'Andi Zeqiri (Lausanne) l'an prochain peut faire saliver.

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