L'aventure des Rougets à l'Euro M21 va-t-elle se poursuivre? La Suisse s'apprête à jouer son avenir dans un match décisif face à la redoutable équipe du Portugal mercredi (18h00) à Ljubljana.
L'histoire mérite d'être prolongée. L'équipe de Suisse des moins de 21 ans raconte depuis longtemps sa fable: celle d'un groupe uni, d'une bande de potes où les qualités de l'un sont maximisées par la confiance que lui rend l'autre. Mais les visages concentrés ce mardi à l'entraînement trahissent l'enjeu d'une rencontre décisive. «Je pense que c'est un des plus grands matchs de ma carrière, a lâché Jan Bamert. En tout cas, en sélection, c'est clair.» Cela vaut aussi pour l'ensemble de ses coéquipiers.
Car c'est une finale, ou presque, que doivent jouer les jeunes hommes de Mauro Lustrinelli mercredi. «C'est magnifique, car nous allons affronter l'une des meilleures équipes d'Europe, a souri le sélectionneur mardi. C'est ce que nous avons toujours voulu.»
Si elle bat le Portugal, la Suisse aura droit de revenir en Slovénie à la fin du mois de mai. Une défaite, en revanche, la privera de qualification pour les quarts de finale. Et s'il y a match nul à Ljubljana, alors il faudra espérer que la Croatie perde contre l'Angleterre à Koper dans le même temps. Les mathématiques simplifient l'enjeu. La science inexacte qu'est le football le complexifie.
«Chaque défaite nous a renforcés»
Le Portugal est sensiblement la meilleure formation du groupe, si ce n'est du tournoi. Et sa cohorte de joueurs déjà réputés – Trincão à Barcelone, Dalot au Milan, Diego Leite à Porto ou Pedro Gonçalves, meilleur buteur du championnat portugais, à Sporting – n'est même pas suffisante pour faire de l'ombre à l'abondance de talents étalés par cette sélection.
«C'est une équipe qui joue très bien, souligne Lustrinelli. Elle dégage beaucoup de vitesse, elle est capable de bien combiner, tout en restant solide. Nous, nous devrons être très bien organisés, faire preuve d'efficacité offensive, mais aussi défensive. Je ne sais pas à quel match on aura droit, mais en tout cas, j'attends qu'on le joue avec notre identité.»
Qui dit enjeu maximal dit aussi meilleur onze possible. Dans une optique de gestion, Mauro Lustrinelli avait fait assez largement tourner son équipe contre la Croatie (quatre changements par rapport à l'Angleterre). Il ne serait pas surprenant que le Tessinois aligne un onze relativement proche de celui aligné lors du premier match. Bamert, leader parfois oublié, mais pas le dernier à prendre la direction vocale des opérations, Jankewitz, omniprésent contre l'Angleterre, ou Ndoye, buteur lors du succès inaugural, pourraient très bien retrouver une place.
Le profil de l'adversaire, volontiers dominateur, constitue peut-être un argument en faveur d'une équipe de Suisse qui sait et apprécie défendre avec compacité. «La force d'un groupe se ressent aussi après les défaites, assène Lustrinelli. Nous n'avons pas beaucoup perdu avec cette équipe, mais chaque fois, cela nous a renforcés.»
Alors après la France en novembre 2019 à Neuchâtel et l'Angleterre jeudi dernier à Koper, l'heure est venue de le montrer en battant une nouvelle grosse nation. Il y a encore quelques pages à écrire.