Au moins douze personnes sont mortes samedi lors d'une bousculade de supporters de football dans le stade Cuscatlan à San Salvador, selon un bilan provisoire de la police. Le drame est survenu quand des supporters «ont essayé d'entrer» dans le stade avant un match de première division entre l'équipe locale d'Alianza et le CD FAS, dans la capitale de cet Etat d'Amérique centrale.
«Le football salvadorien est en deuil», a déploré devant la presse le directeur de la Police civile nationale (PNC), Mauricio Arriaza. Il a annoncé un bilan provisoire de «douze morts, neuf dans le stade et trois autres (...) dans différents hôpitaux».
Le président de la Fédération internationale (Fifa) Gianni Infantino a présenté dimanche, dans un communiqué, «ses plus sincères condoléances aux familles et aux amis des victimes qui ont perdu la vie à la suite des incidents tragiques survenus au Salvador».
Ce drame intervient six mois après la tragédie du stade de Malang, dans l'île de Java en Indonésie, qui avait coûté la vie à 135 personnes dans une bousculade géante provoquée par des tirs de gaz lacrymogène de la police. Il s'agit d'une des pires catastrophes de l'histoire du sport.
500 personnes touchées
Quand l'incident est survenu dans le stade de San Salvador, la rencontre a été interrompue et des centaines d'agents des forces de l'ordre ainsi que des militaires ont coordonné l'évacuation des spectateurs. Le ministre de la Santé, Francisco Alabi, a assuré que «tous les patients» transférés étaient pris en charge par les services hospitaliers d'urgence.
Selon un porte-parole des secours, Carlos Fuentes, plus de 500 personnes ont dû être prises en charge à l'intérieur de l'enceinte de quelque 35^000 places, l'une des plus grandes d'Amérique centrale. Les 100 personnes les plus touchées ont été conduites vers des établissements de santé, a-t-il poursuivi, précisant que certaines présentaient des symptômes d'asphyxie et d'autres «types de traumatismes».
Les joueurs des deux équipes se sont joints aux opérations de secours apportés auprès des blessés à l'intérieur du stade.
«Je ne pouvais pas respirer»
Parmi les survivants de la bousculade, Sandra Guzmán, 40 ans, a été admise à l'hôpital national Rosales de la capitale. «Je ne pouvais même pas respirer, ils m'étouffaient», a-t-elle déclaré à l'AFP tôt dimanche matin, alors qu'elle quittait l'hôpital. Devant la grille, «les gens me poussaient pour entrer (dans le stade), ils ne m'ont pas laissé la possibilité de reculer, j'ai eu une crise, il y avait beaucoup de gens sur moi. Je me suis évanouie et quand je me suis réveillée, j'étais à l'hôpital», a-t-elle expliqué.
Le chef de l'Etat, Nayib Bukele, a annoncé qu'une enquête était ouverte. «Tous seront concernés: équipes, directions, Etat, billetterie, ligue, fédération, etc.», a-t-il écrit sur Twitter. «Quels que soient les coupables, ils ne resteront pas impunis», a-t-il prévenu. Le chef de la PNC a pour sa part promis une enquête «approfondie afin de pouvoir déterminer la responsabilité, par action ou par omission, des personnes concernées».
Dans un communiqué, la Fédération salvadorienne de football a «profondément regretté» la tragédie survenue au stade Cuscatlan. «La FESFUT va demander immédiatement un rapport sur ce qui s'est passé et communiquera les informations pertinentes dans les plus brefs délais», a ajouté l'institution. La fédération a également décrété «la suspension des activités du football au niveau national» pour ce dimanche. Elle a aussi annoncé une réunion de la Commission de sécurité des enceintes sportives.
AFP